À première vue : la rentrée Christian Bourgois 2020

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Intérêt global :

réfléchi


La prestigieuse maison Christian Bourgois n’a plus de Bourgois que le nom, depuis que la veuve du fondateur, Dominique, a dû abandonner les lieux en avril 2019. Elle n’en reste pas moins une marque réputée, qui se trouve à un moment charnière de son histoire, poussée par la nécessité de se renouveler tout en respectant son imposant catalogue d’origine (on y trouve des auteurs aussi différents que Tolkien, Annie Dillard, Martin Suter, Laura Kasischke, Antonio Lobo Antunes, John Fante, Angela Carter, Fernando Pessoa, Richard Brautigan – en j’en oublie plein d’autres).
Christian Bourgois avait construit la renommée de sa maison sur le domaine étranger. La rentrée 2020 joue la carte du contre-pied en mettant en avant deux auteurs français sur les trois parutions annoncées. À voir si c’est une bonne stratégie…


Hugo Lindenberg - Un jour ce sera videUn jour ce sera vide, de Hugo Lindenberg

Premier roman. L’histoire d’une amitié forte entre deux garçons lors d’un été en Normandie. D’autant plus forte et influente que, pour le narrateur, la famille de son ami Baptiste représente l’idéal qu’il croit chercher de toutes ses forces…
Classique sur le papier. Dans ces cas-là, c’est l’écriture et la finesse des sentiments qui doivent faire la différence.

Grégory Le Floch - De parcourir le monde et d'y rôderDe parcourir le monde et d’y rôder, de Grégory Le Floch

Après Dans la forêt du hameau de Hardt, premier roman paru aux éditions de l’Ogre en 2019, Grégory Le Floch amène son deuxième opus chez Bourgois, nanti d’une couverture et d’un titre intrigants. Le résumé ne l’est pas moins : le narrateur trouve par terre un objet non identifiable. Ses recherches pour comprendre de quoi il s’agit le conduisent à des rencontres improbables, chaque personne interrogée ayant un avis différent sur la question qui l’obsède.
Indéniablement, à première vue, le plus barré des trois titres proposés.

Laila Lalami - les autres américainsLes autres Américains, de Laila Lalami
(traduit de l’anglais (États-Unis) par Aurélie Tronchet)

Un sans-papier mexicain est témoin d’un accident mortel dans une petite ville de Californie, en plein désert de Mojave. Sa situation l’empêche de témoigner, d’autant que le drame est peut-être plus complexe qu’il n’y paraît.
Un roman polyphonique où plusieurs habitants de la ville prennent tour à tour la parole, offrant en creux une réflexion sur l’immigration.
Là encore, un roman américain qui semble assez classique, même si son sujet, éternellement préoccupant, peut toujours mériter de nouveaux éclairages. Reste à vérifier, par la lecture, s’il apporte vraiment quelque chose de neuf dans la production pléthorique venue des États-Unis.


BILAN



Lecture vaguement potentielle :

Un jour ce sera vide, de Hugo Lindenberg
(parce que, banal ou non, si c’est bien fait, j’aime beaucoup ce genre d’histoire)

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8 Réponses

  1. De parcourir le monde et d’y rôder semble tellement bizarre qu’il me tente !

    8 juillet 2020 à 03:34

    • Je t’avoue que j’y jetterai sûrement un oeil tout de même, moi aussi… Au moins pour voir comment c’est écrit, et si c’est aussi barré qu’il semble l’être.

      8 juillet 2020 à 08:05

  2. Oui mais non :lol:

    9 juillet 2020 à 18:54

    • Rhooooo, pourtant je fais des efforts pour paraître sympa et ouvert, pfff…
      (Je me trouve trop poli et compréhensif cette année, en vrai. Mais je n’arrive pas à trouver matière à me lâcher vraiment. Je pensais me défouler sur Gallimard ou Grasset, mais non. Je compte beaucoup sur Stock maintenant.)

      9 juillet 2020 à 19:45

      • Tout fout l’camp, mon bon monsieur… Les éditeurs ne se couperaient même pas en 4 pour que tu puisses te défouler vraiment…

        Tu dois être trop ouvert, ça paraît louche, on se méfie plus :lol:

        9 juillet 2020 à 20:53

      • Non mais ça fait un an que je suis en disponibilité pour m’occuper de mes gosses à plein temps, ça m’a rendu plus humain, je crois. (Et le fait de ne plus subir certaines vilénies quasi quotidiennes sur mon lieu de travail, ça joue aussi.)

        9 juillet 2020 à 22:02

  3. Ah ben là franchement rien ne me tente, je passe mon tour.

    20 août 2020 à 19:05

    • J’ai lu le roman de Hugo Lindenberg. Des longueurs et des fulgurances à parts égales, et une fin en eau de boudin. C’est très écrit, très introspectif. Pas mal, mais on peut faire sans ;-)

      21 août 2020 à 18:10

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