À première vue : la rentrée Fayard 2020
Intérêt global :
En règle générale, je l’avoue très honnêtement, les propositions en littérature des éditions Fayard ne m’attirent guère. Ce qui explique que cet éditeur réputé n’est jamais apparu dans la rubrique « à première vue », en dépit du fait qu’il compte dans ses rangs quelques habitués de l’événement, qui tirent parfois plus ou moins leur épingle du jeu.
Puisque l’idée est de couvrir le plus de terrain possible cette année, il est temps de réparer ce tort, et de vous laisser juge s’il peut se cacher une pépite parmi les quatre titres proposés par Fayard en cette rentrée 2020.
L’Île de Jacob, de Dorothée Janin
Un roman où se télescopent et se répondent les tourments intimes de l’adolescence et ceux, globaux, du monde moderne.
Sur une île au large de l’Australie dont le destin, entre crise écologique et crise migratoire, semble anticiper en accéléré celui de la planète toute entière, un garçon se trouve aux prises avec les émois et les découvertes de l’adolescence, cette période où là aussi tout s’accélère. Faut-il se protéger au risque de la solitude, ou faut-il s’exposer au risque de la catastrophe ?
Yougoslave, de Thierry Beinstingel
Voici l’un des grands fidèles de la rentrée littéraire sous bannière Fayard. Beinstingel se lance cette fois dans une vaste chronique familiale et historique sur six générations, de la mort de Mozart à Vienne en 1791 à nos jours. Avec l’ambition, sous l’éclat cru des grands moments de l’Histoire, de mettre en valeur les vies de tous ceux qui les ont vécus en anonymes. C’est aussi un roman de la Mitteleuropa, cœur de tant d’événements qui ont changé le destin du monde.
Tout va me manquer, de Juliette Adam
Premier roman d’une demoiselle de 18 ans – espérons que l’argument de la précocité n’est pas le seul à justifier cette entrée en littérature. (Oui, désolé, ce n’est pas très gentil, mais il y a eu des précédents alors je me méfie.)
Petite ville ennuyeuse, travail sans intérêt, quotidien rasoir : Étienne s’ensuit. Sa rencontre percutante avec l’explosive Chloé – elle le frappe pendant un carnaval à la suite d’un malentendu – va évidemment tout changer. À force de se croiser sans cesse, et en dépit de leurs différences flagrantes, peut-être vont-ils trouver le moyen de faire un bout de chemin ensemble…
Notre dernière sauvagerie, d’Éloïse Lièvre
Auteure de plusieurs romans, Éloïse Lièvre propose cette fois un récit personnel. Après s’être séparée du père de ses enfants, elle a en effet décidé de prendre en photo les gens qui lisent dans le métro. Ce qui l’amène à une réflexion sur la place des livres dans nos vies, et sur le geste politique que représente la lecture.
Nostalgie d’un autre monde, d’Ottessa Moshfegh
(traduit de l’anglais (États-Unis) par Clément Baude)
Un recueil de nouvelles mettant en scène des personnages qui sont tous à un mauvais moment de leur vie, par une jeune auteure américaine.
BILAN
Une petite curiosité pour L’Île de Jacob, mais sinon, je crains que ne ce soit pas encore cette année qu’une rentrée littéraire Fayard attire mon attention…
Mouais, je vais continuer d’oublier Fayard qui n’est pas très présent dans mes biblios… :/
9 juillet 2020 à 16:57
Pareil. Y’a des éditeurs, comme ça…
(Et je me demande d’ailleurs s’il y a des gens qui les lisent, parce qu’ils n’apparaissent pour ainsi dire jamais dans les classements de ventes… Ce n’est pas le plus important, il y a la beauté du geste, toussa toussa, mais enfin quand même, le but du jeu est tout de même de trouver son public.
Ça m’intrigue, sans méchanceté aucune d’ailleurs. Vraie curiosité.)
9 juillet 2020 à 19:42
La question mérite d’être posée… Maintenant, qui fait monter les ventes de Untel ou de Machin ? Les gens qui ne lisent que 6 romans par an et qui foncent d’office sur les machines telles Levy/Musso (ou autre tête de gondole), les faisant monter dans les cieux ou les vrais lecteurs, les cannibales comme nous, qui sélectionnent un tant soit peu (même si je n’ai rien contre les gros lecteurs qui aiment Lévy Musso, c’est leur droit) ??
Parce qu’il a des pépites cachées sous les montagnes de livres des têtes de gondole et nous ne les voyons pas… Le cercle vicieux : peu les découvre, peu en parlent, nous ne les voyons pas et impossible donc de jouer à la boule de neige…
Ou alors, ils sont lu par une élite qui n’en parlent pas…
Ça va me tourner dans la tête, cette énigme ! mdr
9 juillet 2020 à 20:17
Personnellement j’ai eu un gros coup de coeur cette année sur un roman de Beinstingel édité chez Fayard (Vie augmentée de Rimbaud – 2015 – conseillé en formation pro par un libraire de la Préface à Colomiers ^^) donc je vais acheter le sien, aussi parce que j’ai des lecteurs à la médiathèque pour ce genre de gros roman historique !
Donc tu connais au moins une personne qui lit du Fayard LOL
Après le reste a l’air un peu meh j’en conviens.
24 août 2020 à 11:37
J’ai bien dû en lire un ou deux, au fil des années… mais c’est rare ;-)
24 août 2020 à 17:14