A première vue : la rentrée Flammarion 2016
Le chiffre est tombé récemment, il n’y aura « que » 560 romans publiés durant la rentrée littéraire de l’automne 2016, un chiffre en baisse qui confirme une tendance des éditeurs à maîtriser leur rythme de publication, espérant ainsi privilégier la qualité à la quantité. On distingue même une tendance régulière de cinq ou six romans français ou francophones, pour deux ou trois romans étrangers – mouvement que l’on retrouve chez Flammarion, avec pas mal de noms connus en tête d’affiche. Pas de quoi devenir hystérique, mais disons qu’à première vue, le programme paraît correct…
Y’EN A MÊME QUI DISENT QU’ILS L’ONT VU VOLER : Soyez imprudents les enfants, de Véronique Ovaldé
Dans la famille Bartolome, un seul précepte est adressé aux adolescents : « soyez imprudents les enfants ». A 13 ans, Atanase, la petite dernière, n’a pourtant encore rien entendu de tel et piaffe d’impatience. La découverte d’un tableau et le mystère entourant son peintre rencontrent le désir d’aventure de la jeune fille, qui part à la recherche de l’artiste pour essayer de comprendre avec lui pourquoi son œuvre l’a bousculée à ce point…
LES OISEAUX : Repose-toi sur moi, de Serge Joncour
Des corbeaux colonisent la cour d’un immeuble parisien. Terrorisée par leur présence, une jeune styliste sollicite l’aide de son voisin, ex-agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes. Ce curieux événement va évidemment les rapprocher et faire basculer leurs vies… Un roman d’amour sur fond de choc des cultures entre ville et campagne : avec Joncour, bon conteur doué pour l’ironie, tout est possible.
POLYPHONIE SUISSE : Vivre près des tilleuls, de l’AJAR
Ce roman est avant tout un projet singulier, car il est l’œuvre de 18 auteurs, Suisses romands (AJAR étant l’acronyme de « Association de Jeunes Auteur-e-s Romandes et romands), tâchant de faire voix commune pour raconter une seule et même histoire, celle d’une écrivaine suisse dont on découvre par hasard un journal intime dans lequel elle relate l’impossible deuil de sa fille. Forcément un objet de curiosité formelle, quant au fond…
366 : L’Année la plus longue, de Daniel Grenier
Ce petit pavé (432 pages) a franchi l’Atlantique depuis son Québec natal pour venir nous conter en toute simplicité trois siècles d’histoire en Amérique du Nord, à travers les destins croisés de deux hommes nés un 29 février – l’un des deux en profitant pour ne vieillir que tous les quatre ans… Sur le papier, une grande fresque romanesque dont le les Québécois ont le secret, par un auteur de 36 ans dont c’est le premier roman.
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JE EST UN AUTRE : Le Vieux saltimbanque, de Jim Harrison
La rentrée littéraire étrangère sera marquée par plusieurs publications posthumes (Henning Mankell, Umberto Eco), dont le dernier roman de Jim Harrison, paru aux USA un mois avant sa mort. Pour ce livre, Harrison fait le choix d’une autobiographie masquée, puisqu’il prête à un narrateur, écrivain en mal d’inspiration, les moments marquants de sa propre vie. L’une des sorties importantes de la rentrée, par la force des choses.
CE N’EST PAS CE QUE VOUS CROYEZ (BANDE DE GROS DÉGOÛTANTS) : I love Dick, de Chris Kraus
Une femme mariée tombe follement amoureuse d’un homme prénommé Dick, à qui elle se met à écrire ; par jeu ou par défi, le mari de cette femme entame lui aussi une correspondance avec Dick… Publié en 1997 aux Etats-Unis, I love Dick est un livre culte aux États-Unis, considéré par une journaliste du Guardian comme « le livre le plus important sur les relations homme-femme qui ait été écrit au XXème siècle ». Rien que ça. On demande à voir, même si le pitch ne nous fait pas plus rêver que cela.
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BONUS / LE ROMAN FANTÔME : Babylone, de Yasmina Reza
Je vous aurais bien dit un mot également du nouveau roman de Yasmina Reza, surtout que j’avais aimé son précédent, Heureux les heureux. Mais faute de savoir de quoi il est question (aucun résumé digne de ce nom n’est disponible), nous devrons attendre la sortie du livre.
QUE 560 romans ?? Comment vais-je survivre à ça, moi ?
Moi j’avais eu des pensées peu catho en voyant le mot « dick » parce que même si mon english is not rich, je sais ce que ça veut dire :lol:
18 juillet 2016 à 21:07
Ah ah ah !!! Je comptais bien sur toi pour réagir à ce titre, tiens :-P
En même temps, je crois que le titre a été choisi à dessein. Pour un Américain à peine pubère, lire un truc pareil, ça doit forcément faire tilt !
Et ne t’inquiète pas, dans les 560, il y a tout un tas de livres insignifiants, comme chaque année ;-)
19 juillet 2016 à 07:30
Je vais finir par penser que certains écrivent leurs titres de chroniques QUE pour me voir réagir ! mdr
Sans aucun doute, au moins, l’ado américain prépubère de moins de 17 ans aura lu un livre dans sa vie.
Oui, des livres qu’on se demandera vraiment pourquoi on a abattu des arbres pour eux.
19 juillet 2016 à 18:31
Quand je présente la rentrée littéraire, j’évite de penser aux arbres, sinon je crois que je changerais de métier direct :-(
20 juillet 2016 à 07:28
Je vais arrêter d’y penser pour twoilett, 50 nuances et merci pour ce moment alors !
20 juillet 2016 à 22:36
Ah oui, là c’est un coup à devenir chèvre – le comble pour une belette cannibale, non ? :-P
23 juillet 2016 à 08:34
Oui, le comble de devoir manger du chou :D
Enfin, ça fait rentrer des pépètes dans les tiroirs-caisses des maisons d’éditions, de daubes de ce genre-là.
23 juillet 2016 à 17:23
Tu peux lire un assez long extrait de Babylone ici: http://cr.epagine.eu/cloudReading/9782081394094/578da3430ada4/preview/
19 juillet 2016 à 05:51
Merci pour le lien, c’est sympa !
Depuis que j’ai rédigé cet article, j’ai vu qu’il s’agissait d’une histoire de dîner qui tournait mal, mais c’est encore tout ce que je sais… On verra bien en le lisant !
19 juillet 2016 à 07:32
2 retenus ;-)
19 juillet 2016 à 10:21
Cool ! Lesquels ?
20 juillet 2016 à 07:28
Ovaldé …. Grenier …. Harisson ( 3)
20 juillet 2016 à 07:32
Pas mal ! Les deux premiers m’intriguent plus, mais ce ne sont pas non plus des priorités de lecture pour moi pour le moment… Je guetterai ton blog pour voir si tu les lis et chroniques ! :)
23 juillet 2016 à 08:36
Ça marche ;-) quand ils auront rejoint ma PAL rentrée 😉
23 juillet 2016 à 08:55