À première vue : la rentrée Iconoclaste 2021
Intérêt global :
On ne change pas une méthode qui marche plutôt bien. Cette année encore, les éditions de l’Iconoclaste n’alignent que trois titres pour leur rentrée littéraire, misant comme toujours sur la singularité et la diversité des voix et des styles pour mettre en avant une certaine idée de la littérature francophone contemporaine.
Fidèles à leurs habitudes, elles laissent également une place à un premier roman, tout en comptant sur la (de plus en plus) populaire Cécile Coulon pour tracter leur joli petit train.
Seule en sa demeure, de Cécile Coulon

La jeune mais très prolifique romancière (31 ans et déjà 14 livres au compteur) poursuit l’aventure Iconoclaste (où elle co-dirige également la collection Iconopop’) après le beau succès rencontré il y a deux ans grâce à Une bête au Paradis. Et comme elle aime bien tenter toujours des choses nouvelles, la voici qui propose… un roman gothique.
Tout y est : le XIXème siècle, une grande demeure hantée par l’esprit d’une femme, un mariage pesant et arrangé entre une très jeune femme et un riche propriétaire terrien, une servante terrifiante, des secrets inquiétants… jusqu’au jour où l’irruption d’une professeure de flûte vient tout bouleverser.
À première vue, pour l’audace, l’aventure, le pari de la littérature de genre, c’est un grand oui. Lecture incontournable pour moi.
Mon mari, de Maud Ventura

Vu de l’extérieur, c’est un couple sans histoire. Quarantenaires, quinze ans de vie commune, deux enfants, une vie sociale et professionnelle réussie. Mais de l’intérieur, le tableau est moins glorieux. Pour elle en tout cas, qui se persuade que son mari ne l’aime plus, et entreprend de tout faire pour le prouver.
Tendre des pièges, noter les faux pas, concevoir des peines à infliger, et bien sûr guetter les rivales – toutes les autres femmes, à qui elle entend prouver qu’elle est toujours la meilleure, la plus belle, la plus parfaite des épouses : tout est bon pour se prouver qu’elle a raison. Même le pire.
Un premier roman de tourbillon psychologique qui pourrait valoir le coup d’œil.
Ne t’arrête pas de courir, de Mathieu Palain

C’est une histoire vraie, mais tellement fascinante et romanesque qu’elle a convaincu Mathieu Palain d’en faire son deuxième livre (après Sale gosse, 2019).
Cette histoire, c’est celle de Toumany Coulibaly, athlète français spécialiste du 400 mètres, champion de France de la discipline en 2015… et cambrioleur multi-récidiviste, condamné à plusieurs peines de prison. Durant plusieurs mois, l’écrivain rend visite au sportif. Au parloir, une amitié se noue, consolidée par le fait que les deux hommes ont sensiblement le même âge et grandi au même endroit.
En parallèle, Palain mène l’enquête, interroge des proches, pour tenter de comprendre comment un même individu a pu afficher deux visages aussi antagonistes, et briser une carrière prometteuse pour des petits crimes sans lendemain.
BILAN
Lecture certaine :
Seule en sa demeure, de Cécile Coulon
Lectures potentielles :
Mon mari, de Maud Ventura
Ne t’arrête pas de courir, de Mathieu Palain
Cette entrée a été publiée le 16 juillet 2021 par cannibaleslecteurs. Classé dans A première vue, Romans Francophones et a été tagué 2021, A première vue, athlète, Cannibales Lecteurs, Cécile Coulon, couple, course, enquête, gothique, iconoclaste, jalousie, mari, mariage, Maud Ventura, ne t'arrête pas de courir, premier roman, prison, rentrée littéraire, Seule en sa demeure, sportif, Toumany Coulibaly, XIXème siècle.
Le Maud Ventura me tente !!
16 juillet 2021 à 08:16
Ça pourrait dépoter, en effet ;-)
16 juillet 2021 à 09:19
Voilà, trois titres, c’est bien :) Je note le Cécile Coulon !!
16 juillet 2021 à 19:12
Si tous les éditeurs s’en tenaient à trois titres… bon, il y aurait beaucoup moins d’écrivains publiés, et encore moins de chance pour un débutant de percer, il faut le reconnaître.
Enfin, il y a quand même un paquet de trucs dont la postérité se passera bien – et parfois même le présent -, ça serait là-dessus qu’il faudrait commencer par réduire la voilure chez Messieurs Gallimuche et compagnie !
17 juillet 2021 à 19:12
Malgré les 636 livres publiés à la rentrée, il y en aura toujours qui resteront dans les limbes et n’en sortiront jamais :/ À tort ou à raison, l’Histoire ne le dira pas, on ne le saura jamais… Plein d’auteurs publient à compte d’auteur (une folie souvent) mais ne trouvent pas le succès car « trop is te veel » (trop c’est trop) et même en dévorant comme moi, on ne sait pas tout lire, ou alors, le début, un peu le milieu et la fin…
17 juillet 2021 à 20:44
Même en lisant des bouts de chaque livre, il est impossible de tout regarder (parce que là, je n’appelle plus ça lire…)
L’avantage de cette méthode, en revanche, c’est qu’elle te permet d’expédier vite fait un livre dont tu comprends assez vite qu’il n’est pas fait pour toi !
Pour le reste, oui, être publié en rentrée littéraire est, pour beaucoup d’auteurs, le plus court chemin vers l’oubli instantané. Mais pour certains, rares, c’est aussi le tremplin pour la gloire, donc… ça vaut sûrement le coup d’être tenté.
(Et puis, déjà, être publié, c’est quand même une sacrée victoire, donc j’imagine qu’on peut commencer par s’en contenter !)
18 juillet 2021 à 08:05
Quand je lis dans « la canard » que certains auteurs politiques ont écoulés 214 livres, je me demande si le succès était bien au rendez-vous :lol:
Le tout n’est pas de sa faire publier, le tout est que les gens te lisent et parlent de ton livre en bien, si possible, ou alors, faire le buzz…
18 juillet 2021 à 19:00
Après, c’est sûr qu’être publié et être lu, c’est un vrai petit plus ;-)
Quant aux politiques et à leurs « écrits »… Limite, je ne considère pas ça comme des livres. En tout cas, je ne perdrai jamais une minute à lire leurs conneries, tous autant qu’ils sont. Et que certains récoltent des râteaux de vente intersidéraux, c’est plus que mérité. Et toc !
20 juillet 2021 à 09:40
À la limite, pour caler une porte, un meuble bancal… :lol:
Il y a encore un gouffre entre être publié et être lu et encore plus avec être apprécié par les lecteurs :/
21 juillet 2021 à 14:06