Maman, je t’adore, de William Saroyan
Signé Bookfalo Kill
Après le père et le fils, place à la mère et à la fille ! Dans un parfait mouvement de balancier littéraire, William Saroyan se penche en effet dans Maman, je t’adore sur la relation entre une mère et sa fille, avec autant de magie, de fantaisie et de tendresse que dans Papa, tu es fou – les deux livres ayant été publiés dans la foulée, l’un en 1956, l’autre en 1957.
Le cadre change pourtant dans ce roman féminin. On quitte la Californie, Malibu, la plage et la vie au grand air pour l’immensité verticale de la ville : New York, sa frénésie perpétuelle, son tourbillon vital… et ses théâtres. C’est que Mama Girl, la mère de la jeune narratrice, est comédienne. Elle a connu quelques succès, mais jamais sur les planches. Un soir, alors qu’elle devait se rendre à une soirée, la nounou qui devait garder la gamine ne se montre pas. Sur un coup de tête (tandis que son ex-mari et son fils se baladent en France), Mama Girl décide alors de partir avec sa fille pour la Grosse Pomme, où elle espère trouver un rôle à sa mesure à Broadway.
Surprise : au cours d’un casting, c’est la petite fille qui est repérée ! L’intervention bienveillante d’une grande actrice, vivant dans le même hôtel qu’elles, permet à Mama Girl de décrocher un rôle dans la même pièce. Voici mère et fille prêtes à brûler les planches côte à côte…
Vous l’aurez compris, le théâtre tient une place centrale dans l’intrigue de Maman, je t’adore. Construisant très habilement une intrigue aussi louvoyante et imprévisible que ses héroïnes, Saroyan dévoile seulement à la fin du roman le sujet de la pièce qu’elles jouent, en la décrivant telle qu’elle est interprétée le soir de la première new yorkaise. Et on rêverait de la voir montée, cette histoire, car elle est pleine de poésie, d’invention et de charme !
Mais le cœur du livre, comme dans Papa, je t’adore, c’est la relation filiale. Le roman irradie de l’amour fou que se vouent Mama Girl et sa fillette. William Saroyan n’a décidément pas son pareil pour mettre en scène la tendresse, la confiance, la chaleur exclusive qui peuvent lier un parent à son enfant. Il le fait avec un grain de folie revigorant, qui rend son livre pétillant et lumineux au plus haut point.
Une bulle de bonheur à partager sans modération !
Maman, je t’adore, de William Saroyan
(Mama I love you, traduit de l’américain par Annie Blanchet)
Éditions Zulma, coll. Z/A, 2016
ISBN 978-2-84304-759-6
240 p., 9,95€
P.S.: tu la vois venir, l’idée cadeau pour la prochaine fête des mères ? ;-)
Il ne faut pas juger un livre à sa couverture mais… outch ! :-O
25 mai 2016 à 22:04
Oui, ça pète, j’avoue :)
C’est un peu moins agressif en vrai… mais je reconnais que ce n’est pas la couverture de David Pearson (designer attitré des éditions Zulma) que je préfère !
25 mai 2016 à 22:06
Oui, ça fait presque peur de savoir que la couverture fut choisie et réfléchie. Honnêtement, au risque d’avoir l’air superficiel, c’est presque dissuasif pour un acheteur. Mais bon, si le contenu en vaut la peine (et ta critique semble l’indiqué), j’imagine que ça n’empêchera pas la vente. hehehe :-D
25 mai 2016 à 22:15
A vrai dire, le graphisme de la couverture fait sens, puisque cela représente des projecteurs allumés – soit les feux de la rampe, au cœur de l’intrigue du roman… Mais si l’idée de départ est compréhensible, on peut effectivement discuter du rendu final !
Pour ma part, je suis d’accord avec toi, la couverture d’un livre a une grande importance, et il arrive trop souvent en France qu’un très bon texte se cache sous une présentation pas adaptée, ratée, ou tout simplement moche. C’est à croire parfois que les éditeurs ne veulent pas vendre leurs livres, tant il leur arrive de ne pas avoir conscience de cet aspect de leur travail…
26 mai 2016 à 07:22
J’aurais voulu vous contacter par email mais je ne trouve malheureusement pas vos coordonnées alors je vais écrire cela ici…
J’ai moi aussi un petit blog littéraire, nouveau et sans aucune prétention, que vous pouvez visiter ici: http://www.horreurlitteraire.com
La thématique du blog est principalement l’horreur, vous l’aurez deviné, mais je vais éventuellement toucher tous les genres, y compris le polar. (L’horreur n’est pas un « genre » en soi, n’est-ce pas ?) Ce n’est pas encore fait évidemment, le blog est un peu trop récent et je lis beaucoup de Stephen King en ce moment.
Mais j’aime beaucoup votre blog et je pensais vous faire une petite proposition. Si vous jetiez un petit coup d’oeil à mon blog et que vous appréciez votre visite, peut-être accepteriez-vous que l’on s’ajoute mutuellement dans notre liste de favoris ? Je sais que votre blog est plus mature que le mien, mais bon, il faut bien commencez quelque part et ça me donnerais un coup de pouce. :-)
26 mai 2016 à 22:23
Bonjour David,
En « vieux » fan de Stephen King, je ne peux qu’accepter ton offre !!! Du reste, ton blog est très joliment présenté et, même si je ne suis pas forcément un grand amateur de littérature de l’horreur (hormis King, donc), c’est avec grand plaisir que je vais l’inclure dans mes favoris.
Bonne chance pour ce lancement, sois patient, laisse le temps aux lecteurs de te découvrir… et surtout, bonnes lectures et bonnes chroniques !
2 juin 2016 à 07:43
Merci beaucoup ! C’est vraiment très apprécié ! Je vais effectivement prendre bien mon temps, tout comme je fais avec la lecture.
Je vous ajoute dans mes favoris dès ce soir ! À bientôt ! :-)
4 juin 2016 à 18:14