Plus jamais sans elle, de Mikaël Ollivier
Signé Bookfalo Kill
Lorsque son père lui demande ce qu’il veut pour ses dix-huit ans, Alan répond spontanément : « ma mère ». Sa mère, cette femme qu’il n’a jamais connu, dont il ne sait rien, secret le mieux gardé de son père Mathias. Par amour pour son fils, celui-ci accepte de lui laisser la chance de lever lui-même le voile sur ce secret et lui offre un billet pour Londres, où vit Ellen.
Ne sachant rien d’elle, Alan ne s’attendait à rien de précis au sujet de sa mère. Mais il n’imaginait sûrement pas qu’avec elle, il se retrouverait traqué par une armée de tueurs furieux au fin fond de la Bulgarie, tout ça parce qu’elle exerçait un métier mystérieux, fait de poursuites, de violence et de sombres complots…
Très bon auteur de polars psychologiques pour adultes, Mikaël Ollivier excelle aussi dans les romans pour la jeunesse. Le voici qui associe ses deux casquettes dans un thriller intimiste pour ados tout simplement formidable, sans doute l’une de ses plus belles oeuvres.
Plus jamais sans elle est un « page-turner » d’une efficacité redoutable : chapitres courts, action échevelée, suspense sans cesse renouvelée, rebondissements bien trouvés, seconds rôles bien campés, méchants redoutables, héros pleins de ressources sans tomber dans la caricature de James Bond… Jamais Ollivier n’a été aussi implacable dans ce registre.
L’alternance de narrateur à chaque chapitre – un coup Alan, un coup Ellen – y est aussi pour beaucoup, nous faisant vivre les mêmes actions de deux points de vue différents, parfois opposés mais toujours complémentaires.
C’est aussi grâce à cette alternance que Mikaël Ollivier développe au plus juste la psychologie de ses personnages principaux, et parvient à assurer l’équilibre entre action et profondeur qui distingue les bons thrillers des moyens aussitôt lus aussitôt oubliés. Sans cela, cette histoire de retrouvailles entre un fils et sa mère aurait sans doute été banale. Là, chaque moment partagé, que ce soit dans la tendresse (souvent réfrénée, toujours pudique) ou dans la violence, dégage une intensité phénoménale.
En eux-mêmes, les personnages sont de toute façon remarquables, tout en restant crédibles malgré le caractère hors normes de l’histoire qui les lie : Ellen, femme libre, accro à l’adrénaline, incapable de vivre autrement que dans la tension et le mouvement ; Alan, adolescent curieux, intelligent, doté d’une grande capacité d’adaptation et d’apprentissage ; et Mathias, père étonnant, plein de ressources et d’inattendus.On y croit, on les aime, on tremble pour eux, comme s’ils étaient nos proches.
Plus jamais sans elle est donc une réussite totale, un roman captivant dès les premières lignes, impossible à lâcher jusqu’aux dernières, tout en étant émouvant et d’une grande justesse. Hautement addictif à partir de 12 ans.
Plus jamais sans elle, de Mikaël Ollivier
Éditions Seuil Jeunesse, 2012
ISBN 978-2-02-107638-7
300 p., 17€
Tiens, je ne le connaissais pas comme écrivain pour adultes. Je ne connais que ses romans jeunesses.
6 novembre 2012 à 08:58
Il a écrit plusieurs polars pour adultes, dont le plus connu s’appelle Trois souris aveugles, adapté au cinéma par Mathias Ledoux sous le titre Une souris verte, avec Edward Furlong.
Grand fan et spécialiste de Bruce Springsteen, il a aussi écrit deux biographies sur le chanteur américain, dont une très complète avec Hugues Barrière ; et son dernier polar en date, Quelque chose dans la nuit, se passe pendant une tournée européenne du Boss.
6 novembre 2012 à 22:44
ça tombe bien, il est sur mon étagère !
14 novembre 2012 à 17:05
Alors j’espère qu’il va vite la quitter pour te tomber entre les mains – sans te tomber des mains ensuite !
Bonne lecture à l’avance, en espérant que ce livre te plaira autant qu’à moi.
Cannibalement,
B.K.
14 novembre 2012 à 22:24
je viens de le lâcher, lu d’une traite. tu as raison, il fut hautement addictif pour moi!
19 juillet 2013 à 11:28
Super, bonne nouvelle ! Merci de partager ton enthousiasme, en espérant que plein d’autres lecteurs continueront à se plonger dans ce superbe roman de Mikaël.
Cannibalement,
B.K.
19 juillet 2013 à 22:44
Et j’ajoute le lien vers le blog de Faelys, pour que tout le monde puisse lire sa chronique : http://petitesmadeleines.hautetfort.com/trackback/5124734
19 juillet 2013 à 22:47
c’est gentil! avec ce lien ça devrait fonctionner plus facilement: http://petitesmadeleines.hautetfort.com/archive/2013/07/19/plus-jamais-sans-elle-mikael-ollivier-5124734.html
j’ai noté aussi ta référence à son roman sur la tournée de Springsteen, c’est assez original pour que je le cherche par curiosité! ;)
20 juillet 2013 à 10:02
Merci pour le lien qui va bien !
J’ai chroniqué le roman de Mikaël autour de la tournée du Boss ici : https://cannibaleslecteurs.com/2011/10/03/quelque-chose-dans-la-nuit-de-mikael-ollivier/
Si cela peut t’éclairer un peu plus… ;-)
20 juillet 2013 à 11:15