Les loups blessés, de Christophe Molmy

Signé Bookfalo Kill

D’un côté, Ronan Pessac, patron du Service Central de répression du banditisme. Grand flic, solitaire, ombrageux, aussi dur avec ses hommes qu’avec lui-même. De l’autre, Mateo Astolfi, « beau mec » parmi les plus grands, ordonnateur de braquages et de gros coups, qui a toujours su se préserver grâce à une maîtrise de son art et une paranoïa de tous les instants.
La prudence d’Astolfi lui a longtemps permis de ne pas croiser la route de types comme Pessac. Mais le jour où son jeune frère, trop impétueux, monte avec deux racailles grande gueule sur un braquo qui tourne au bain de sang, l’équilibre de son empire se trouve menacé…

Molmy - Les loups blessésAprès notamment Laurent Guillaume ou Olivier Norek, voilà encore un flic qui prend la plume. Et pas n’importe lequel, puisque Christophe Molmy est l’actuel patron de la BRI parisienne. Celui qui a dirigé les interventions à l’Hyper Casher en janvier 2015 et au Bataclan en novembre. Pour l’avoir un peu côtoyé lors des derniers Quais du Polar, je peux vous dire que le bonhomme impressionne : économe de ses mots, humble dans sa nouvelle fonction de romancier, il a la carrure des gars sur qui pèsent des responsabilités écrasantes, et qui n’ont pas l’air de s’en faire pour autant.

Pas étonnant, dès lors, de le voir entrer en polar avec une histoire de super policier opposé à un grand voyou, à la manière d’un Olivier Marchal au cinéma. S’ils sont sûrement différents par leurs parcours et leurs caractères, Marchal et Molmy partagent le goût des vastes dramaturgies policières classiques, avec leurs « beaux mecs » (ces princes du crime, biberonnés aux grandes méthodes de leur sacerdoce et au respect de l’adversaire), leurs indics troubles et leurs flics opiniâtres, auréolés d’ombre – sans pour autant négliger l’évolution du crime moderne, où il n’existe plus aucune règle et où le moindre braquage se pratique à la kalachnikov ou au lance-roquettes.

Les loups blessés est un bon premier roman, à l’intrigue menée avec intransigeance, auquel il manque néanmoins un petit supplément d’âme pour être vraiment impressionnant. Inspiré par son expérience de terrain, Christophe Molmy privilégie le réalisme, comme le montrent les (trop) nombreuses et (trop) longues scènes de planque ou de filature, certes passionnantes, garantissant une immersion totale et quelques belles montées d’adrénaline, mais au détriment des personnages, un peu trop survolés dans l’ensemble.
Quoi qu’il en soit, c’est un début prometteur, suffisant pour attendre un deuxième opus avec bienveillance et curiosité.

Les loups blessés, de Christophe Molmy
Éditions Points, coll. Policier, 2016
(Première édition : la Martinière, 2015)
ISBN 978-2-7578-5745-8
357 p., 7,50€

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7 Réponses

  1. Zut, ça partait bien, pourtant. Le suivant sera mieux ! ;)

    23 mai 2016 à 19:08

    • Oui, il y a incontestablement du potentiel chez Christophe Molmy. Il est en train d’écrire le deuxième… A suivre ! :)

      24 mai 2016 à 07:25

      • Allez, on espère que le potentiel va rejaillir !

        25 mai 2016 à 10:34

      • Avec un peu de chance, on sera éclaboussé – par le talent de l’auteur, bien entendu :p

        25 mai 2016 à 21:46

      • Je peux t’éclabousser avec de l’eau, un jour de canicule, si tu veux !

        27 mai 2016 à 22:47

      • Pour l’instant, le ciel s’en charge, ça ira pour les éclaboussures, merci ;-)

        2 juin 2016 à 07:39

      • Marre de la pluie !

        3 juin 2016 à 16:07

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