À première vue : la rentrée Zoé 2020
Intérêt global :
Je n’ai jamais parlé des éditions Zoé par ici. Et, franchement, on n’est pas loin de la faute professionnelle, tant cette maison suisse a su, ces dernières années, renouveler son catalogue et aligner quelques découvertes remarquables. Je pense notamment au romancier canadien Richard Wagamese (dont je n’ai jamais chroniqué les livres sur ce blog, ce qui est carrément honteux tant je le considère comme l’une de mes plus belles découvertes anglo-saxonnes de ces dernières années), ou à la jeune Française d’origine coréenne Elisa Shua Dusapin – qui figure d’ailleurs dans cette rentrée 2020, au côté d’une consœur française qui fait son entrée dans la maison, et d’un auteur sud-africain déjà publié par Zoé.
Vladivostok Circus, d’Elisa Shua Dusapin
C’est un cirque, à Vladivostok. (Oui, le titre du roman a été judicieusement choisi.) À l’abandon entre deux saisons, il accueille trois athlètes qui s’entraînent à la barre russe et se préparent à un concours international, où ils ont l’ambition de réussir quatre sauts périlleux sans descendre de la barre. Le genre de performance qui nécessite un entraînement intensif, et une confiance sans faille entre Anna, la fille du trio, et les deux garçons qui la font voltiger, Nino et Anton.
Romancière pointilliste, qui exprime autant par ses mots choisis avec soin que par les silences et les non-dit qu’elle ménage entre eux, Elisa Shua Dusapin devrait surprendre encore une fois, après son superbe Hiver à Sokcho (qui se déroulait en Corée, pas loin de la frontière entre le nord et le sud) et Les billes du Pachinko, ancré à Tokyo mais encore habité par les racines coréennes de la jeune auteure.
Vue mer, de Colombe Boncenne
Après une première brique posée chez Stock alors qu’elle avait à peine vingt ans, Colombe Boncenne a œuvré dans le monde de l’édition avant de revenir quatorze ans plus tard chez Buchet-Chastel avec un deuxième roman très remarqué, Comme neige. Il aura donc fallu attendre encore quatre ans pour la voir reprendre la plume, désormais hébergée chez Zoé, et signer Vue mer, un bref texte d’une centaine de pages. Où l’on fait connaissance avec Stefan, un chef d’entreprise décidé à annoncer une grande nouvelle qui va bouleverser la vie de son entreprise. Sauf que, en ce matin décisif, sa voiture ne démarre pas. Et voici le patron, cloîtré dans sa voiture, qui s’adresse tout de même à ses employés – lesquels, on le découvre, tiennent tous un rôle précis dans cette vaste comédie humaine qu’est le quotidien d’une entreprise…
Distance, d’Ivan Vladislavic
(traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Georges Lory)
Branko sait comment on embrasse les filles, rêve de gagner le Tour de France et aime fouiller dans les affaires de son petit frère Joe. Qui, lui, joue aux billes, invente des langages farfelus et rassemble dans des albums les coupures de journaux qu’il lit sur son idole, Mohamed Ali. Même si, dans cette famille sud-africaine blanche des années 1970, leur père refuse d’appeler le mythique boxeur autrement que Cassius Clay.
Quarante ans plus tard, Joe décide de s’inspirer de ses albums pour son nouveau roman. À l’aide de Branko, il va réduire la distance qui les sépare de leur passé commun.
BILAN
Lecture probable :
Vladivostok Circus, d’Elisa Shua Dusapin
Lectures hypothétiques :
Vue mer, de Colombe Boncenne
Distance, d’Ivan Vladislavic
Cette entrée a été publiée le 30 juillet 2020 par cannibaleslecteurs. Classé dans A première vue, Romans Etrangers, Romans Francophones et a été tagué 1970, 2020, A première vue, Afrique du Sud, athlètes, barre russe, boxe, Cannibales Lecteurs, Cassius Clay, Circus, cirque, Colombe Boncenne, distance, Elisa Shua Dusapin, employés, entreprise, frères, Ivan Vladislavic, littérature étrangère, littérature francophone, Mohamed Ali, rentrée littéraire, saut périlleux, Vladivostok, Vladivostok Circus, voiture, vue mer.
Je pensais que je ne possèdais aucun livres de cette maison d’édition… Mais comme tu parles de Wagamese, dont j’ai lu un seul livre, alors je suis en ordre ! ;)
2 août 2020 à 21:11
Du moment que tu as lu Wagamese, tout est pardonné ;-)
Quel auteur !!!
6 août 2020 à 14:15