Lunerr, Morgan, de Frédéric Faragorn

AVERTISSEMENT, SPOILER !
Lunerr, Morgan
étant la suite directe de
Lunerr, je suis contraint d’évoquer certains éléments de l’histoire du premier tome, et notamment sa fin. Si vous souhaitez découvrir cette série sans rien perdre de son suspense, sautez le premier paragraphe de cette chronique…

Signé Bookfalo Kill

Après la catastrophe qui anéantit Keraël et provoque la disparition de nombreux habitants de la ville, dont sa propre mère, Lunerr emmène un groupe d’enfants survivants vers l’Ailleurs, en espérant pouvoir y trouver une vie meilleure, plus paisible, plus riche et plus égalitaire. Avec l’aide de ses amis, la jolie Morgane, l’habile Gwenc’hlan et la petite flûtiste Nolwy, ainsi que celle de son pitwak Mourf, toujours aussi déluré mais toujours aussi précieux, le jeune garçon entreprend d’édifier un nouveau village et d’y faire vivre tout le monde dans le meilleur esprit possible.
Mais les jalousies, les envies de pouvoir et les superstitions ne tardent pas à se réveiller, mettant autant en péril l’oeuvre de Lunerr que les menaces naturelles ou certains mystères sur lesquelles plane encore l’ombre inquiétante de son vieux maître Ken Werzh…

Faragorn - Lunerr, MorganUn peu plus d’un an après le superbe Lunerr, Frédéric Faragorn revient avec une suite tout aussi réussie, d’une ambition intellectuelle à saluer, où il creuse le sillon de thématiques difficiles, déjà abordées avec clairvoyance dans le premier volume de la série.

Le romancier confronte en effet ses jeunes lecteurs à des réflexions capitales sur les superstitions, la nécessité d’apprendre à penser et choisir par soi-même plutôt que suivre aveuglément le troupeau, même si cela implique des responsabilités et des dangers vertigineux. Des idées proches de celles de Sa Majesté des Mouches, par exemple, dont Lunerr, Morgan constitue un contrepoint d’une intelligence remarquable, beaucoup moins violent mais osant davantage mettre en question les dérives engendrées par un exercice dévoyé et rigide des religions ou de systèmes de pensée trop rigides.
A un moment de notre histoire où les haines et les extrémismes s’expriment avec une virulence effroyable, dans le monde comme (et surtout) en France, j’ai même envie de dire que la lecture de ces romans devrait même être reconnue de salubrité publique…

Par opposition, Frédéric Faragorn ne perd pas une occasion de valoriser la solidarité, l’amitié, l’écoute, la patience, autant de qualités dont la mise en œuvre produit les meilleurs résultats. C’est simple mais jamais manichéen, le romancier attribuant toujours erreurs et fragilités à ses personnages, qu’ils soient animés de bonnes intentions ou pas. Une bonne manière de rappeler que, dans la vie, plus on grandit, moins les choses sont évidentes…

Rendez-vous normalement en septembre 2014 pour un troisième volet, que la fin à nouveau très ouverte de ce deuxième tome annonce aussi excitant que périlleux !

A partir de 12 ans.

Lunerr, Morgan, de Frédéric Faragorn
Éditions École des Loisirs, coll. Médium, 2014
ISBN 978-2-211-21654-8
216 p., 16€

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