Ecoute la pluie, de Michèle Lesbre
Signé Bookfalo Kill
Elle devait rejoindre son amant à l’hôtel des Embruns, au bord de la mer. Elle allait prendre le métro. Mais le vieil homme qui patientait sur le quai à côté d’elle lui a souri, avant de se jeter sous la rame devant elle. Bouleversée, elle renonce à son voyage et erre toute la nuit dans Paris, laissant la pluie d’orage qui inonde la capitale lui inspirer souvenirs et réflexions – sur l’amour, le désir, le temps, la vie…
Michèle Lesbre a réellement vécu la scène qui ouvre son nouveau roman, vu « le petit monsieur de la station Gambetta » – à qui est dédié le livre – se laisser prendre par le métro. On comprend donc volontiers son besoin d’exorciser cette expérience traumatisante grâce au pouvoir thaumaturge de l’écriture.
Le résultat pourtant est déstabilisant. Si Écoute la pluie court sur une centaine de pages, il laisse une impression étrange d’incertitude, qui répond à l’errance sans but de la narratrice – errance qui n’a pour fonction que de dérouler ses pensées, ses réflexions sur la nature de son amour et de son désir pour l’homme qu’elle était censée rejoindre. C’est donc un roman sans péripétie, un voyage intérieur, qui ne cherche pas à donner des éléments de compréhension face au drame qui sert de déclencheur au roman.
La romancière tricote délicatement son récit, par petites touches, au fil d’une plume mélancolique et subtile. C’est très beau, et pourtant je n’ai pas été ému ni emporté par ce texte. Peut-être parce que je n’ai pas su m’identifier à la narratrice ? Un lectorat féminin se reconnaîtra-t-il l davantage dans cette voix ? C’est une possibilité, et une question à laquelle je vous laisse, mesdemoiselles et mesdames, bien volontiers répondre.
Écoute la pluie, de Michèle Lesbre
Éditions Sabine Wespieser, 2013
ISBN 978-2-84805-134-5
100 p., 14€
« Le pouvoir thaumaturge de l’écriture » ? Je ne suis pas convaincue.
11 février 2013 à 16:53
J’imagine que, pour elle, ça doit jouer un rôle…
Mais pour moi, en tant que lecteur, cela n’a pas suffi, c’est vrai.
12 février 2013 à 08:42