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L’Agent Seventeen, de John Brownlow

« Vous ne connaîtrez jamais mon nom. Mais vous n’oublierez jamais mon numéro. Derrière les événements dont on vous informe, il y a les tueurs clandestins qui remettent de l’ordre. Officiellement, nous n’existons pas, et pourtant les gouvernements de tous les pays ont recours à nos services. Ma prochaine cible est Sixteen et, un jour prochain, j’aurai Eighteen sur le dos. »
Ainsi parle l’agent Seventeen, le meilleur de tous, chargé d’éliminer son prédécesseur, qui se terre dans un coin reculé d’Amérique. Mais à qui profite ce crime ?


James Bourne 017

Le bandeau apposé sur le livre proclame que ce roman est « pour les fans de Jason Bourne et James Bond ». Ce genre d’accroche vaut ce qu’elle vaut, c’est-à-dire pas grand-chose (et franchement, la plupart du temps, on s’en passerait bien) ; néanmoins, dans le cas présent, on peut reconnaître que c’est bien vu, puisque ce premier roman de John Brownlow évolue clairement dans les eaux troubles de l’espionnage fun et haletant.

D’abord connu en tant que scénariste, John Brownlow a notamment officié sur les séries Miniaturiste (d’après le roman de Jessie Burton) et Fleming, qui raconte la vie d’un certain Ian Fleming, ancien agent secret britannique devenu auteur de… James Bond. Tiens donc.
De sa fréquentation de l’espion le plus célèbre de Sa Majesté, le néo-romancier a retenu un certain goût pour les gadgets (mis au goût du jour et de notre époque), le sens des intrigues madrées et un sens de l’humour qui évite de trop se prendre au sérieux.

Le côté Bourne (version cinéma) influence plutôt la conduite du récit, qui ne laisse aucun répit au lecteur et assure un rythme incessant grâce à une succession de chapitres courts, qui s’achèvent presque tous par une accroche donnant envie de poursuivre.
À cela s’ajoute une construction impeccable alternant action au premier degré, flashbacks explicatifs dosés à la perfection, et changements de points de vue qui permettent de rebondir à l’occasion d’un terrain d’opération à un autre. Ainsi qu’une inscription de l’intrigue dans notre monde sans foi ni loi, paranoïaque et constamment sur les nerfs, ce qui permet à l’auteur d’ajouter aux enjeux personnels des personnages un arrière-plan géopolitique nerveux et inquiétant, qui donne de l’épaisseur au propos sans surcharger la barque.

Toute la réussite du roman tient à ce cocktail parfaitement mélangé, à l’excellent équilibre trouvé par Brownlow entre suspense, personnages de qualité, humour piquant à l’occasion, intrigue à plusieurs compartiments menant à nombre de rebondissements impeccables, et scènes d’action ébouriffantes où tous les coups sont permis, et où on n’hésite pas à attaquer à coups de lance-roquette ou d’hélicoptère de combat, dans une débauche de moyens réjouissante.

Bref, L’Agent Seventeen est un épatant thriller d’espionnage, sans prise de tête et totalement addictif. Rien de plus, rien de moins, et c’est très bien ainsi.

L’Agent Seventeen, de John Brownlow
(traduit de l’anglais (USA) par Laurent Boscq)
Éditions Gallimard, coll. Série Noire, 2023
ISBN 9782072968709
512 p., 23€

Disponible en poche chez Folio depuis mars 2024 :
ISBN 9782073044624
528 p., 10,40€

2 réponses à « L’Agent Seventeen, de John Brownlow »

  1. Oh ça a l’air chouette, ça me plait bien. Je note ! Merci pour la découverte et ta chronique

    1. De rien ! Très chouette polar, en effet, taillé pour le fun.

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