Je ne retrouve personne, d’Arnaud Cathrine
Signé Bookfalo Kill
Sous la pression de son frère aîné, un cinéaste réputé, le jeune écrivain Aurélien Delamare doit mettre entre parenthèses la promotion de son nouveau roman pour retourner en Normandie et y régler la vente de la maison familiale, désertée par ses parents partis vivre leur retraite sous le soleil niçois.
Arrivé sur place à contre-coeur pour quelques jours, Aurélien est pourtant submergé peu à peu par la nécessité d’y rester. Son adolescence contrastée, ses amitiés d’alors, sa plus belle histoire d’amour sabordée par ses soins… Dans la maison déserte, fatiguée et pleine de souvenirs, le jeune homme fait autant l’état des lieux de la demeure que celle de sa vie, confite dans la solitude.
Ayant dû lire ce roman pour des raisons professionnelles, j’avoue que j’en suis sorti agréablement surpris. Sur le papier, et même telle que je l’ai résumée, cette histoire avait pourtant des airs de fiction introspective à la française dont je ne suis pas spécialement amateur. Il y a de cela, en effet, impossible de le nier.
Mais en fin de compte, ce qui fait toujours la différence, c’est le travail de l’auteur, son style et la manière dont il investit le sujet, aussi rebattu soit-il. Arnaud Cathrine réussit ici un savant dosage entre mélancolie, danse des souvenirs, et réflexions diverses – sur l’amour, le couple et la paternité, sur l’héritage d’une vie, sur la réussite, entre autres choses disséminées avec subtilité.
L’écriture d’Arnaud Cathrine est fluide, adoptant parfois le style elliptique des prises de notes à la volée (on comprend que le livre que l’on lit est celui qu’Aurélien écrit sur le vif, au fil de son séjour) ; un procédé qui dynamise le récit et lui donne crédibilité et sincérité.
C’est cette écriture qui, avant tout, accueille le lecteur dès les premières lignes et l’accompagne jusqu’à la fin sans l’ennuyer ; elle, qui fait la fameuse différence entre un énième livre nombriliste et un roman intimiste réussi, comme l’est Je ne retrouve personne. Un moment délicat et sensible, qui touche juste.
Je ne retrouve personne, d’Arnaud Cathrine
Éditions Verticales, 2013
ISBN 978-2-07-013785-5
227 p., 17,90€
J’aurais pu écrire exactement la même chose. Pas fan de ce genre de récits, je m’y suis plongé un peu en dilettante avant de m’apercevoir avec surprise que j’étais accroché. Et au final j’ai vraiment été ému. La dernière scène, celle de la « rencontre » est très belle.
30 août 2013 à 20:55
Oui, c’est étonnant, hein ? Je n’avais jamais rien lu d’Arnaud Cathrine, mais j’avoue que c’est plutôt une découverte agréablement surprenante. Il faudra jeter un coup d’œil à ses autres œuvres, du coup ;-)
Merci pour ton commentaire !
Cannibalement,
B.K.
30 août 2013 à 21:26