Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia

Marre de 2011? Marre de vivre dans cette société sans foi ni loi? Vous voulez un retour aux sources?

Lisez Le club des incorrigibles optimistes. Vous arriverez en 1959, époque bénie de la vraie musique, des juke-box, de la gomina dans les cheveux et des blousons de cuir, même à Paris. Vous y croiserez Michel, 12 ans, et vous vous attacherez à lui. Forcément. Parce que ce petit garçon vous amènera à voir la société d’alors comme vous ne la soupçionniez pas.

Michel est intelligent, rêveur et aime profondément sa famille, son frère ainé surtout. Cependant, 12 ans, c’est l’âge des premières rébellions, des quiproquos avec les parents qui ne comprennent rien de toute façon. Michel va donc s’émanciper peu à peu de sa cellule familiale (dont les parents se séparent) pour chercher une autre famille, unie et soudée, une famille qui le comprenne. Ce sera chose faite avec une poignée d’hommes de l’Est, croisés dans un rade parisien, qui ont fui les persécutions staliniennes et les républiques soviétiques pour gagner leur vie. Souvent au détriment de leur propre famille, restée sur place.

Entre Igor, Pavel, Sacha, Léonid (et les autres!) et Michel vont se tisser des liens où les anciens vont montrer à l’enfant qu’il faut toujours avoir confiance en soi même si la vie est dure, avoir confiance en l’avenir et ne jamais désespérer du genre humain. Une magnifique leçon d’humanité sur fond de guerre d’Algérie, de baby-foot et de jeux d’échecs.

Si l’ouvrage est un peu long à s’installer, il se dévore rapidement, malgré le pavé de 729 pages. Jean-Michel Guenassia a écrit un roman délicat, juste, jamais cucul, sur la vie et les sentiments d’un petit garçon de 12 ans face à un monde qu’il ne comprend pas et avec lequel il est obligé de composer. On sent évidemment l’expérience et l’auteur a réussi un sacré pari de ne pas oublier le petit garçon de 12 ans qu’il était.

Moi qui suis née bien après 1959, en me plongeant dans ce livre, c’est comme si j’avais vécu cette période, pleine d’angoisse et d’insouciance. Je pouvais entendre le rock d’Elvis sur les juke-box du quartier Saint-Michel et marcher dans les traces de pas que Michel Marini a laissé sur le bitume des années.

Un livre poignant et délicat. A lire ou à relire absolument.

Le Club des Incorrigibles Optimistes de Jean-Michel Guenassia
Le livre de poche
ISBN 978-2-253-159-643
729p 8€50

Un article de Clarice Darling.

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2 Réponses

  1. rothko

    C’est effectivement un magnifique roman, passionnant de bout en bout, mon grand coup de coeur 2010; mais l’histoire n’est pas que celle d’un ado de 12 ans, elle court sur six années et on suit donc le narrateur de 12 à 17 ans, c’est cette évolution et ses relations avec les membres du Club qui sont un des intérets de ce grand roman

    5 septembre 2011 à 09:22

    • Bon sang mais c’est vrai! J’ai oublié de décrire cet aspect du livre, roman initiatique qui part de l’enfance de Michel et qui entre progressivement dans l’adolescence puis l’âge adulte.
      Merci de l’avoir souligné Monsieur Rothko et merci de nous lire!
      Littérairement vôtre.
      Clarice Darling

      9 septembre 2011 à 10:38

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