Peste et choléra de Patrick Deville
Il existe des maladies dont on a découvert le vaccin. Mais dont on oublie complètement qui est à l’origine de cette prouesse médicale. Alexandre Yersin en est un bel exemple. Suisse né dans un siècle en pleine expansion industrielle, aux prémices d’une médecine encore un peu balbutiante, Yersin va découvrir, alors qu’il est membre de l’Institut Pasteur, le vaccin contre la peste, avant de décéder, en pleine Seconde Guerre Mondiale, au beau milieu des champs indochinois.
Patrick Deville remet sur le devant de la scène Alexandre Yersin, sans en faire une biographie ou pire, une hagiographie. Yersin est ici un simple médecin lambda, expédié aux quatre coins du monde mais qui n’oublie pas pour autant d’envoyer des lettres à sa mère. Point d’éloge. Yersin était un homme d’une gentillesse à toute épreuve, humble et discret. Deville en cela lui rend bien hommage.
Cependant, ce qui m’a dérouté chez Patrick Deville, c’est son écriture. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un livre aussi bien écrit. A tel point que l’histoire du roman est un peu obscure. On passe du coq à l’âne en un court paragraphe et on ne sait plus qui dit quoi. Trop poétique pour moi peut-être. Hormis ces considérations stylistiques et linguistiques (certains termes sont crûs alors qu’il n’en était, à mon humble avis, pas besoin) et si vous aimez les romans très littéraires, où l’écrit prend le dessus sur l’histoire, cet ouvrage est fait pour vous.
Peste et choléra a obtenu le prix du roman FNAC 2012 et le prix Femina 2012.
Peste et choléra de Patrick Deville
Editions du Seuil, 2012
9782021077209
220p., 18€
Un article de Clarice Darling.
Je préfère un juste dosage entre les deux.
27 septembre 2012 à 15:36