Je disparais d’Arne Lygre
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le texte d’Arne Lygre déconcerte. Comme irréel. Comme si les mots et les gestes ne servaient à rien. Ne comptent que les émotions.
Une femme, appelée Moi, attend patiemment son mari chez elle. On comprend qu’il leur faut fuir (Un pays? Une ville? Pour quelles raisons? On ne saura pas). Mais au lieu de voir apparaître son mari tant attendu, la femme voit arriver son amie, avec ses valises, qui cherche elle aussi à fuir. Puis la fille de son amie. Toujours aucune trace du mari. Alors les trois femmes, comme en proie à une angoisse inextinguible, en viennent à jouer d’autres personnages, comme pour mieux patienter, elles créent des jeux de rôles. En attendant le mari.
Le texte est vraiment étrange et à trop vouloir faire dans le contemporain, on peut perdre pied facilement. Mais comme me disaient mes professeurs, lire du théâtre, ça a toujours été un peu chiant, il faut vivre les œuvres. Qu’à cela ne tienne, je vais voir la pièce qui se joue en ce moment même au théâtre de la Colline, mise en scène par Stéphane Braunschweig.
Même mis en scène, le texte reste aride. C’est long, c’est lent et au bout d’un moment, c’est extrêmement chiant. On reconnait bien la patte d’un auteur nordique, c’est glacial, sans compassion pour les personnages, eux-mêmes perdus dans les méandres de ces fjords textuels qu’est Je disparais.
Dommage…
Je disparais d’Arne Lygre
Editions de l’Arche, 2011
9782851817617
74p., 11€
Un article de Clarice Darling.
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