L’Ordinateur du Paradis, de Benoît Duteurtre
Signé Bookfalo Kill
Dans la série « Je lis et puis j’oublie » (c’est la vie, c’est la vie), je demande, de Benoît Duteurtre, L’Ordinateur du Paradis. Soit un roman qui peut compter sur son pitch pour se distinguer, mais pas plus.
Le pitch, parlons-en : d’un côté, il y a Simon Laroche, fonctionnaire officiant comme rapporteur de la Commission des libertés publiques, exemple même de la pondération en tout, qu’une phrase malheureuse enregistrée à son insu dans un studio de radio voue aux gémonies ; de l’autre côté, un homme qui, venant de mourir, découvre horrifié que l’accès du Paradis est sévèrement barré par une antichambre aux allures d’administration aussi tentaculaire qu’incompréhensible.
Le résultat, sans surprise, est une fantaisie dénuée d’insolence, au style aimablement neutre, qui conclut que le progrès sans raison n’est que ruine de l’âme, et flatte les vertus légèrement passéistes d’un temps où le changement, c’est pas maintenant. Duteurtre se garde toutefois de paraître rétrograde, effleurant l’état réactionnaire sans en franchir les limites nauséabondes, si bien qu’on ne peut qu’adhérer à son constat sociétal, quoique avec une certaine indifférence.
Et reposer son roman, puis l’oublier aussitôt, en partant à la recherche d’un livre plus intéressant dans cette rentrée littéraire. Même si la concurrence est rude, ce ne sera pas difficile.
L’Ordinateur du Paradis, de Benoît Duteurtre
Éditions Gallimard, 2014
ISBN 978-2-07-013417-5
211 p., 17,50€
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