Lettres d’engueulade de Jean-Luc Coudray

Cher Monsieur,

Je constate avec grand regret que votre livre n’est pas à la hauteur de mes attentes. On me vend cet ouvrage comme étant un livre qui va me permettre, je cite, « de calmer (nos) amères ruminations et, si (nous retrouvons notre) bourreau, d’espérer crucifier sa basse conscience, réveillant chez (nous) cette sérénité que procure le rééquilibrage du monde. «  Rien que ça.

Je m’attendais donc à des lettres pleines d’humour et d’esprit, répondant à des situations données, comme « un jeune me traite de vieux » ou « mon patron prétend que les caisses sont vides pour me refuser une augmentation. » J’attendais des réponses drôles et relevées. J’ai souvent vu des lettres pleines de méchanceté, de moqueries et d’humiliation.

Il est bien sûr évident que votre ouvrage permet de coucher sur le papier tout ce qu’on ne peut pas (ou qu’on n’ose pas!) dire à l’oral. Et cela aurait pu être drôle. Mais vraiment, Monsieur Coudray, répondriez-vous à une jeune fille qui demande du feu à votre voisin de plage, jeune et beau, plutôt qu’à vous, que « sa beauté (…) est enrégimentée dans la banalisation d’un maquillage outrancier (…) » et qu’une fois « débarrassée de (sa) pulsion, (elle verra) que le beau jeune homme n’était qu’un adipeux adolescent, incestueusement dépendant, qui (vous) a utilisé pour sa masturbation parce qu’il manquait d’imagination. »?

C’est ce qu’on appelle de la jalousie, de la médiocrité, de la méchanceté. Et vous savez comme moi que la méchanceté rend laid, médiocre et jaloux. Bref, un peu comme votre livre Monsieur.

Littérairement vôtre.

Lettres d’engueulade de Jean-Luc Coudray
Editions de l’Arbre Vengeur, 2011
9782916141770
185p., 13€

Un article de Clarice Darling.

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4 Réponses

  1. Chère Clarice Darling,

    Je vous remercie de votre lettre d’engueulade concernant mon livre.

    La différence entre l’auteur de ces lettres et les personnages fustigées par ces courriers, est que le premier n’a pas honte de ses mauvais sentiments. Les autres, qui prétendent n’être ni jaloux, ni laids ni médiocres, jouent à l’ange qu’ils ne sont pas. Refoulant leur partie sombre, ils sont dans le discours moralisant. Les écouter affadirait tout humour, toute littérature, et toute signification en général. Je ne crois pas à votre angélisme. Votre vitrine impeccable et votre promptitude à l’indignation me paraissent suspects. Ce refoulement qui lisse les visages et les discours est malheureusement d’une grande banalité. C’est une technique psychologique « prêt-à-porter » qui se clone naturellement de personne en personne et dont vous êtes manifestement l’une des nombreuses victimes. Apprenez à être méchante et vous découvrirez la gentillesse, l’humour, et toutes ces choses qui relèvent de la liberté.

    Bien cordialement,

    Jean-Luc Coudray

    10 décembre 2011 à 12:35

    • Cher Monsieur Coudray,

      J’attendais votre réponse avec impatience!

      Sachez que j’aime beaucoup l’humour noir quand il est bien fait. Cependant, tout le monde n’est pas Coluche, Groucho Marx ou Pierre Desproges.
      Ma soi-disante « indignation » vient du fait que votre ouvrage se veut drôle et qu’à mes yeux, il ne l’est pas.
      Il relève plutôt de la mesquinerie. A être trop aigri, vous risquez un ulcère à l’estomac!
      Cannibalement
      Clarice Darling

      12 décembre 2011 à 12:14

  2. Coudray Jean-Luc

    Chère Clarice,

    Votre réponse exprime bien la confusion que vous faites entre la forme et le fond. « Vous aimez l’humour noir quand il est bien fait ». Autrement dit, vous acceptez la méchanceté en fonction de la forme. Une personne « aigrie » dont la forme d’expression vous convient… … ne serait donc pas aigrie ! Lorsqu’on n’a pas l’esprit clair, qu’on confond les catégories logiques, on ne dispose pas non plus de la capacité de juger une forme littéraire ni une pensée.
    Bien à vous
    Jean-Luc Coudray

    14 décembre 2011 à 11:59

    • Cher Monsieur Coudray,

      Votre mordacité m’agace. Il semblerait que vous n’acceptiez pas la critique au point de faire preuve de mauvaise foi. Vous mélangez en effet mon goût de l’humour noir (je parle bien d’humour, moi) et le fait que je vous reproche de ne pas être drôle au point d’avoir l’air aigri.
      Vous écrivez et vous êtes publié. Cela vous expose à la critique. Oui, certaines personnes peuvent ne pas apprécier ce que vous écrivez et oser le dire. Tant pis si ça ne vous plaît pas.
      Cannibalement,
      Clarice Darling

      15 décembre 2011 à 19:46

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