À première vue : la rentrée Passage 2021
Intérêt global :
Deux titres l’année dernière, deux titres cette année : le Passage ne déroge pas à sa règle de parcimonie, conforme à la taille modeste de cette maison dont le catalogue sérieux, à défaut souvent d’être percutant ou original, réserve à l’occasion quelques jolies surprises.
Les deux invités de la rentrée 2021, déjà publiés par l’éditeur, convoquent aventure et Histoire, dans un mélange qui a fait ses preuves sous la griffe du Passage.
Là où naissent les prophètes, d’Olivier Rogez
C’est le troisième roman du journaliste Olivier Rogez qui, pour son travail, a navigué à travers le monde durant de nombreuses années, en particulier en Russie et en Afrique. Cette expérience a sans doute nourri l’intrigue de ce livre qui se déroule entre le Libéria et le Nigéria, aux côtés d’un pasteur capable de voir des anges et d’une évangéliste américaine qui l’invite à prendre place dans une caravane d’évangélisation. Ce périple entre faux dévots, fondamentalistes et criminels va amener le pasteur à se questionner en profondeur sur la foi sincère.
Le Jeune homme au bras fantôme, d’Hélène Bonafous-Murat
Paris, 1834. Orphelin à la suite de l’attaque qui a coûté la vie à son père et qui lui a valu de perdre son bras, Charles Hû n’attend pas grand chose de la vie. C’est sans compter sur l’aide d’un horloger qui l’équipe d’une prothèse. Devenu rédacteur pour un entrepreneur peu scrupuleux, il est déterminé à se faire une place, s’impliquant de plus en plus dans les affaires de son patron.
A première vue : la rentrée Christian Bourgois 2017

Cette année, chez les éditions Christian Bourgois, on voit des éléphants roses partout. Et derrière, surtout des auteurs étrangers, comme souvent chez cet éditeur représentant davantage ce qui s’écrit hors de nos frontières. Il y aura tout de même un auteur français – un Mouton. Comme quoi.
Bon, à part ces plaisanteries douteuses, j’avoue que ce programme ne me fait guère rêver, à la différence de l’année dernière où Bourgois nous avait permis de découvrir l’extraordinaire premier roman de Harry Parker, Anatomie d’un soldat.
MENSONGES SUR LE DIVAN : Imitation de la vie, d’Antoine Mouton
Deux psychanalystes en couple réalisent qu’ils ont le même patient. Ce dernier venant de disparaître, ils enquêtent et découvrent un manuscrit qu’il a laissé derrière lui, intitulé Imitation de la vie.
LA DROGUE C’EST MAL : Eléphant, de Martin Suter
(traduit de l’allemand par Olivier Mannoni)
Un sans-abri découvre un petit éléphant rose dans une grotte de Zurich. L’animal est le fruit de manipulations génétiques menées par un chercheur cupide qui souhaite en faire une sensation mondiale ; mais Kaung, un Birman qui sait parler à l’oreille des éléphants et a accompagné la naissance de cet animal extraordinaire, décide de le soustraire au savant pour le protéger.
COME ON UP FOR THE NOTHING : L’Air de rien, de Hanif Kureishi
(traduit de l’anglais par Florence Cabaret)
Cloîtré chez lui pour raison de santé, un réalisateur londonien soupçonne sa jeune femme d’avoir une liaison avec l’un de ses amis. Ça le rend fumasse, alors il entreprend de prouver l’adultère et songe à se venger. Bon, c’est Kureishi, ça pourrait être bien voire plus que ça. Et ça fait 170 pages, donc ça peut se tenter sans perdre trop de temps.
ESPRIT D’ÉTÉ : Le Passé, de Tessa Hadley
(traduit de l’anglais par Aurélie Tronchet)
Trois sœurs et leur frère se retrouvent un été dans la maison familiale avec leurs conjoints et enfants. Et bim, souvenirs, secrets, tensions, vas-y que ça tabasse. C’est vrai, sur le papier ça a l’air déjà lu, mais Bourgois ne publie pas n’importe quoi non plus (même si on n’est pas obligé d’être excité par tout ce que sort cette respectable maison). Alors, pourquoi pas. Ça pourrait même être une bonne surprise.
PAPAOUTAI : La Distance qui nous sépare, de Renato Cisneros
(traduit de l’espagnol (Pérou) par Serge Mestre)
Né à Lima en 1976, Renato Cisneros est le fils de Luis Cisneros Vizquerra, dit El Gaucho, ancien ministre péruvien qui cultiva des amitiés sulfureuses avec des dictateurs tels Pinochet. L’écrivain confronte l’image intime du père et celle du politicien.
SAGA AFRICA : Avenue Yakubu, des années plus tard, de Jowhor Ile
(traduit de l’anglais (Nigeria) par Catherine Richard-Mas)
Puisqu’on cause dictature, allons au Nigeria en 1995, où la vie de la famille Utu bascule lorsque le fils aîné, âgé de 17 ans, disparaît un soir pour ne plus donner signe de vie ensuite.
(Ouais, non, en fait, à part l’éléphant rose et le Mouton, pas de quoi rire dans cette rentrée, j’avoue.)