A première vue : la rentrée Monsieur Toussaint Louverture 2016
Encore un éditeur que nous n’avons jamais évoqué dans la rubrique « à première vue » – et pour cause, allais-je dire, car il publie fort peu (trois ou quatre titres par an). À tel point que l’on peut se demander si la rentrée littéraire est un enjeu particulier pour lui : en réalité, chaque parution EST un enjeu, à quelque moment de l’année que ce soit. Néanmoins, Monsieur Toussaint Louverture est aussi un communicant habile, d’aucuns diraient rusé, qui sait presque toujours mettre ses livres en orbite, au point d’envoyer certains dans la stratosphère de succès inattendus (Karoo de Steve Tesich, Et quelquefois j’ai comme une grande idée de Ken Kesey, pour citer les deux plus spectaculaires).
Il sera donc présent dans cette rentrée 2016 avec un livre – mais pas n’importe lequel, évidemment, puisqu’il s’agit d’un roman qui a déjà été publié en France, notamment par Flammarion, sans marquer les esprits. Un anonymat étonnant lorsque l’on sait que ce titre paru en 1972 est devenu culte dans nombre de pays et cumulerait plus de 50 millions de ventes dans le monde… L’incroyable Monsieur Toussaint Louverture relèvera-t-il le défi ? A vous de décider !
SFAR : Watership Down, de Richard Adams (lu)
Pressentant qu’une catastrophe est sur le point de s’abattre sur leur résidence, Fyveer convainc son frère Hazel de fuir et de partir à la recherche d’un nouvel endroit pour vivre. Escorté par une poignée de compagnons déterminés, ils découvrent de nouveaux mondes, se battent, affrontent les éléments et de nombreux ennemis, jusqu’à élire domicile à Watership Down. Mais leur installation dans ce lieu idyllique signifie-t-elle pour autant la fin de leurs aventures ? Rien n’est moins sûr, car le danger est partout et peut prendre les formes les plus inattendues…
Et donc, oui, en effet, Watership Down est un livre extraordinaire. Un grand roman d’aventures aux accents mythiques, qui évoque aussi bien L’Odyssée d’Homère que Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, animé d’un souffle épique laissant la place à une approche réaliste des personnages comme des situations et des paysages – un environnement très important pour Richard Adams qui y est d’autant plus attaché qu’il y vit. On s’attache fortement aux personnages, on tremble pour eux, on espère, on se bat et on rit avec eux, craignant jusqu’à la fin que leurs rêves ne deviennent pas réalité ou de voir tomber certains de ces héros inoubliables…
Ah, un dernier détail tout de même, qui vous aura peut-être frappé en regardant la couverture : Hazel, Fyveer et les autres sont des lapins.
Mais franchement, ça ne change rien.
L’un des grands rendez-vous de la rentrée !!!
Le coup du lapin 3 d’Andy Riley
J’ai découvert les deux premiers tomes des lapins suicidaires l’année dernière. Cela m’avait valu un bon gros fou-rire et le regard amusé et compatissant du libraire.
Amateurs d’humour noir sans texte, vous allez être servis. Quand on a fini de tourner les pages de cet ouvrage, on n’a qu’une envie. En avoir encore et toujours plus à se mettre sous la dent, et savoir enfin pourquoi, oui, pourquoi, ces lapins si mignons ont décidé d’en découdre avec la vie.
On ne saura jamais la réponse, si ce n’est qu’ils font cela uniquement pour nous faire rire et on les en remercie, tout comme on remercie Andy Riley de satisfaire nos zygomatiques et de nous remonter le moral.
Mais (car il y a un mais), si Le coup du lapin 3 foisonne d’idées toutes plus saugrenues, j’estime qu’il y a une légère baisse du niveau. Est-ce parce que l’effet de surprise est passé? Est-ce parce qu’on s’habitue à l’horreur des lapinous?
Quoi qu’il en soit, on ne peut s’empêcher de sourire à leur folie auto-destructrice et leur imagination morbide toujours plus évoluée.
Le coup du lapin 3 d’Andy Riley
éditions Chiflet&Cie
ISBN 978-2-35164-147-7
160p, 14€95
Un article de Clarice Darling.