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À première vue : bilan provisoire et programme de la suite

Comme l’année dernière, je vous propose un bilan intermédiaire à la fin de chaque semaine, afin de récapituler les titres que j’ai repérés et que je lirai sûrement/sans doute/peut-être/si j’ai le temps.

Cette sélection n’engage évidemment que moi, il ne tient qu’à vous de faire la vôtre et de constituer votre propre programme de lecture pour cette rentrée 2021.

Au terme de la première semaine, une première hypothèse se dégage : si quelques jolies pistes se dessinent, l’ensemble paraît solide mais dénué pour moi de sommets d’impatience. Il y aura sûrement plus en deuxième semaine (cf. plus bas).
Dans ce que j’ai déjà lu ou en cours, néanmoins, déjà un bon petit coup de cœur (dont je parlerai justement la semaine prochaine), une franche déception nothombienne, et quelques objets de curiosité qui ne demandent qu’à se confirmer.
Mais il y a encore beaucoup à lire…

Déjà lus
(avec une note sur cinq) :

ATTENDUS
(dans un ordre d’impatience approximatif et potentiellement soumis à bouleversement) :

Pour terminer, voici enfin le programme des éditeurs invités la semaine prochaine dans la rubrique « à première vue » :

Pas mal de gros, donc, ainsi que des plus petits – par la taille mais non par l’ambition.
Et dans tout ceci, il devrait y avoir un peu plus à croquer (même si, au bout du compte, il y aura toujours plus que ce que je pourrai avaler…)
Belle fin de week-end, et à demain pour de nouvelles aventures !

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À première vue : récapitulatif 2020

Je vous propose un petit outil qui pourrait s’avérer fort utile, si jamais vous cherchez à découvrir le programme d’un éditeur en particulier en cette rentrée littéraire 2020.

Vous trouverez donc ci-dessous la liste, dans l’ordre alphabétique, des éditeurs abordés cette année dans la rubrique « à première vue ». Pour en savoir plus sur leurs publications, il vous suffit de cliquer sur le nom qui vous intéresse.

Pour vous faciliter encore un peu plus la vie, je laisserai cet article épinglé en haut du blog durant quelque temps.

Actes Sud
Agullo
Albin Michel
Autrement
Aux Forges de Vulcain
Christian Bourgois
Delcourt
Fayard
Finitude
Flammarion
Gallimard
Gallmeister
Éditions du Globe
Grasset
Éditions de l’Iconoclaste
Julliard
Lattès
Liana Levi
Métailié
Éditions de Minuit
Éditions de l’Olivier
Le Passage
Philippe Rey
Plon
P.O.L.
Rivages
Éditions du Rouergue (la Brune)
Robert Laffont
Seuil
Stock
Sabine Wespieser
Verdier
Zoé
Zulma
Bonus :
Sonneur, Fosse aux Ours, Viviane Hamy, Tripode


À première vue : la rentrée Julliard 2020

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Toute petite rentrée chez Julliard ! Certes, l’éditeur n’a pas pour habitude de jouer large, mais cette année, avec deux romans seulement et pour la première sous la direction de Vanessa Springora, la maison fait preuve d’une grande modestie. Tout en remodelant sa maquette de couverture, et en comptant sur sa figure de proue pour faire de cette rentrée un succès commercial, ce qui est somme toute assez logique, surtout cette année.


Intérêt global :

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Yasmina Khadra - Le sel de tous les oublisLe sel de tous les oublis, de Yasmina Khadra

La silhouette inimitable de Don Quichotte orne la couverture du livre. Encore une réécriture, à la manière de ce que propose Salman Rushdie dans cette même rentrée ? Sur le papier, pas vraiment, même s’il est bien question ici d’un voyage initiatique en quête d’identité et de vérité sur soi-même. Cet explorateur en errance, c’est Adem, qui quitte tout, à commencer par son métier d’instituteur et ses élèves, après que sa femme l’a également quitté. Ses pérégrinations lui font multiplier des rencontres étonnantes, le renvoyant tant bien que mal à la possibilité d’une rédemption.

Maylis Adhémar - Bénie soit SixtineBénie soit Sixtine, de Maylis Adhémar

Mine de rien, il faudra rester attentif à ce premier roman, dont le sujet piquant pourrait bien en agacer certains, et donc faire causer ici et là. Sixtine, au prénom évocateur, est une jeune femme qui vit sa foi catholique avec sérénité. Lorsqu’elle rencontre Pierre-Louis, elle croit trouver son âme sœur. Cependant, à peine le mariage célébré, le rêve se fissure. La nuit de noces est éprouvante, et la conception de l’héritier très attendu tourne à l’épreuve insurmontable. Petit à petit, Sixtine prend conscience de la manière dont sa mari et la famille de ce dernier conçoivent la religion…
Un livre qui dénonce l’extrémisme religieux en adoptant le point de vue d’une jeune femme elle-même catholique, voilà qui est courageux, et devrait offrir une réflexion pertinente, loin des clichés et de tout manichéisme. En tout cas, c’est à souhaiter.


À première vue : semaine 3, le programme

Bon, c’est pas tout ça, mais il y a encore beaucoup d’éditeurs à évoquer, et je ne veux pas vous retenir tout l’été. À partir de demain, nous passerons donc à deux présentations par jour, une le matin et une en fin de journée, sauf pour les plus gros programmes qui, impliquant plus de lecture, garderont le privilège d’avoir un jour pour eux  tout seuls. (Même si certains ne le mériteront pas forcément. Oui, c’est injuste. Mais c’est pour vous que je fais ça.)

Voici en images la liste des éditeurs de cette troisième semaine :

Un peu de teasing supplémentaire ?
Je vous donne particulièrement rendez-vous sur les présentations de Métailié, Liana  Levi et des éditions du Globe. Et, dans une moindre mesure, Gallmeister et l’Iconoclaste.

À demain donc, avec justement Gallmeister pour ouvrir le bal !


A première vue : la rentrée Julliard 2018

Encore une petite rentrée (merci merci !), chez Julliard cette fois, où le nouveau roman de Yasmina Khadra domine le trio de nouveautés à paraître et promet de faire parler de lui par son sujet brûlant. Pour le reste…

Khadra - KhalilPOURQUOI ? : Khalil, de Yasmina Khadra
Vendredi 13 novembre 2015. L’équipe de France de football joue dans son enceinte du Stade de France. Aux terrasses de Paris, les gens profitent de la douceur exceptionnelle de cette fin d’automne, en ignorant qu’une mort brutale et aveugle s’apprête à faucher un trop grand nombre d’entre eux. Quelque part, dans les coulisses du drame, Khalil attend son heure, une ceinture d’explosifs autour de la taille. Comment en est-il arrivé là ?
C’est à ce défi extrême, essayer de comprendre le cheminement et les motivations réelles d’un kamikaze, que Khadra tente de répondre ici. Un pari littéraire risqué, même si le romancier algérien a déjà abordé ce sujet dans le très réussi L’Attentat. Sauf que cette fois, au lieu du conflit israélo-palestinien, c’est de la France dont il est question, de nos blessures et de nos peurs.

Nesnidal - La purgeLA CRÈME DE LA CRÈME : La Purge, d’Arthur Nesnidal
Ce premier roman nous plonge dans l’enfer des classes préparatoires littéraires, les fameuses hypokhâgnes, en nous proposant la vision révoltée d’un étudiant confronté à l’élitisme organisé, au sadisme ritualisé de professeurs arrogants et imbus de leur pouvoir autant que de leur savoir, à la concurrence sauvage des élèves… La découverte d’un milieu sans doute méconnu du plus grand nombre.
(Bon, après, j’ai moi-même fait une hypokhâgne et je n’en suis pas mort, pas plus que je n’y ai tué quiconque. En même temps, ce n’était pas tellement mon truc, alors j’ai arrêté au bout d’un an pour m’amuser en fac de lettres. C’était beaucoup plus reposant, j’avoue.)

Robert - Sujet inconnnuMON ROI : Sujet inconnu, de Loulou Robert
Une histoire d’amour qui tourne mal, « dans un style brut et très contemporain », dit l’éditeur dans sa présentation. Pas mieux.


On lira peut-être :
Khalil, de Yasmina Khadra



A première vue : la rentrée Julliard 2017

Cette année, sur la ligne de départ, pas de Yasmina Khadra, auteur phare de Julliard, mais Philippe Jaenada, autre écrivain vedette de la maison, répond présent à l’appel. Comme le garçon rencontre un succès certain depuis qu’il a fait évoluer son œuvre vers une forme d’exofiction mettant son auto-dérision coutumière au service de personnages réels et hauts en couleurs (Bruno Sulak, Pauline Dubuisson), cela justifie de causer de ce programme de rentrée, pas révolutionnaire par ailleurs – ce n’est pas forcément le genre.

Jaenada - La SerpePALME D’OR : La Serpe, de Philippe Jaenada
En 1941, après une vie déjà passablement agitée, Henri Girard est accusé d’avoir assassiné à coups de serpe son père, sa tante et leur bonne dans leur château près de Périgueux. Promis à la peine capitale, il obtient pourtant l’acquittement, et en profite pour s’exiler en Amérique latine. Il en revient quelques années plus tard pour publier sous le pseudonyme de Georges Arnaud Le Salaire de la peur, rapidement adapté au cinéma par Clouzot avec succès.

Laroui - L'Insoumise de la porte de FlandreWONDER WOMAN : L’Insoumise de la porte de Flandre, de Fouad Laroui
Chaque jour, Fatima sort de chez elle protégée par son hijab, passe par un immeuble dont elle ressort vêtue à l’occidentale, et s’aventure dans l’Alhambra, un quartier mal famé de Bruxelles. L’un de ses voisins finit par remarquer son manège et la suit, intrigué… L’œuvre de Fouad Laroui s’irrigue souvent d’un humour salutaire pour contrer les extrémismes, c’est donc sur ce ton qu’on l’imagine raconter ce choix d’une jeune femme éprise de liberté.

Marty - Être, tellementTO BE OR NOT TO BE : Être, tellement, de Jean-Luc Marty
En attendant le guide qui va le conduire dans le Sertao, région aride du Brésil, Antoine rencontre Louise, qui n’a pas rejoint son mari et son fils à Sao Paulo comme prévu. Emmenés par Everton, le guide, ils se lancent dans une exploration autant géographique qu’intime.

Bénégui - La Part des angesJOAN OF ARC (JEANNE D’ARC AHOU) : La Part des anges, de Laurent Bénégui
Un homme erre sur le marché de Saint-Jean-de-Luz avec, dans son cabas, l’urne contenant les cendres de sa mère. La voix de cette dernière commente cette drôle de promenade et les rencontres que fait son fils.


A première vue : la rentrée Julliard 2015

Du côté des éditions Julliard, on est plutôt en mode poids lourds pour cette rentrée 2015, puisque deux des trois auteurs présentant un roman dès le 20 août s’appellent Yasmina Khadra et Philippe Jaenada , grands noms de la maison. Anne Akrich, leur comparse féminine, née en 1986 et dont c’est le premier roman, ne sera pas de trop pour amener un peu de fraîcheur, même si les romans de ses illustres collègues présentent de solides arguments pour qu’on s’y intéresse.

Khadra - La Dernière nuit du RaïsLE CHANT DU BOURREAU : La Dernière nuit du Raïs, de Yasmina Khadra
On parlera forcément beaucoup de ce roman à la rentrée. D’abord parce que c’est Khadra, suivi par un large public. Ensuite pour son sujet, les dernières heures de Kadhafi, relatées dans un roman qui est l’occasion d’un retour sur la vie du dictateur libyen. Comme dans l’Attentat ou les Hirondelles de Kaboul, Khadra attaque à nouveau de front un sujet politique brûlant. On l’espère aussi brillant.

Jaenada - La Petite femelleJE VOUS RÉÉCRIS DANS LE NOIR : La Petite femelle, de Philippe Jaenada
Fait rare, le même fait divers lointain aura été traité par deux écrivains différents la même année. Après Jean-Luc Seigle en janvier dans Je vous écris dans le noir, Jaenada s’intéresse à Pauline Dubuisson, coupable du meurtre de son amant en 1953, et dont l’histoire inspira un film de Clouzot, La Vérité. Seigle ayant réussi un roman beau et sobre sur le sujet, on attend le plus fantaisiste Jaenada au tournant.

Akrich - Un mot sur IrèneLATEX : Un mot sur Irène, d’Anne Akrich
Premier roman d’une jeune femme de 29 ans, ce livre part de la mort d’une universitaire renommée, ayant tendance à emmener ses étudiantes dans son lit, et que l’on retrouve morte dans une chambre d’hôtel de New York à côté d’une poupée gonflable. Le mari d’Irène, frustré et gagné par la folie, raconte cette histoire. Ca va être chaud bouillant.


Vivre vite, de Philippe Besson

Signé Bookfalo Kill

Pour jouer brillamment de certaines formes littéraires ambitieuses, il faut en avoir les moyens techniques. Disons-le d’emblée : en ce qui concerne le roman choral, Philippe Besson n’est pas à la hauteur.

Besson - Vivre viteOui, je sais, l’entrée en matière est un peu abrupte, mais elle est à l’image de la déception qui m’a saisi dès les premières pages de Vivre vite. N’étant pas un lecteur assidu de Besson, ni un admirateur transi de James Dean, sujet du livre (la couverture vous l’aura déjà appris), je n’en attendais pourtant rien de spécial. Il me semblait que ce pouvait être l’un des titres importants de cette rentrée de janvier ; étant donné ce que j’ai lu depuis de cette vague de parutions hivernales, il paraîtrait qu’il en est effectivement représentatif, mais par sa médiocrité.

Rangeons (brièvement) les crocs pour entrer dans le roman. Pour raconter la trajectoire de comète de James Dean, Philippe Besson a donc choisi de donner la parole, non seulement au principal intéressé, mais aussi à différents protagonistes de sa vie, proches, amis ou professionnels ayant croisé son chemin.
D’entrée, le ton m’a déplu : larmoyant, sentimental, jouant de grosses ficelles émotionnelles comme les films hollywoodiens les plus putassiers (servez-vous, il n’y a que l’embarras du choix), il s’ouvre en effet sur la voix de la mère de James Dean, morte lorsqu’il avait neuf ans. Et ça donne ceci, dès le deuxième paragraphe :

« Les mères devraient s’efforcer de ne pas mourir quand leurs enfants sont si jeunes. Elles devraient attendre un peu. Pour qu’ils ne soient pas tristes, les enfants. »

Pas très subtil, vous en conviendrez.
Et ça ne s’arrange pas par la suite, dans la mesure où Besson n’est pas capable de faire varier le ton de ses différents intervenants. Tous, qu’ils soient fermiers au fin fond de l’Indiana ou célèbres réalisateurs, hommes ou femmes, ils s’expriment tous avec le même niveau de langue, un peu relâché soit dit en passant, assez oral, comme s’ils étaient interviewés à tour de rôle par un narrateur invisible. Ce qui donne au roman une unité de style que son aspect choral n’aurait pas dû lui donner, et casse tout l’intérêt du procédé.

Pour le reste, Vivre vite éclaire sans doute l’enfance douloureuse et la personnalité tourmentée de James Dean, son charisme et son étrange beauté, le rendant attirant autant aux yeux des femmes que des hommes, son ascension fulgurante et sa mort prématurée ; mais le tout manque trop de nuance et d’élégance littéraire pour porter haut une figure aussi singulière, qui aurait mérité mieux que des banalités psychologiques ou des phrases toutes faites.

Vivre vite, de Philippe Besson
Éditions Julliard, 2015
ISBN 978-2-260-02396-8238 p., 18€


A première vue : la rentrée littéraire Julliard 2013

Un petit tour rapide chez Julliard, qui se joint à la rentrée 2013 avec trois noms connus de son catalogue. Pas de surprise, mais au moins un projet excitant sur les trois.

Jaenada - SulakGENTLEMAN-CAMBRIOLEUR : Sulak, de Philippe Jaenada
Connu pour ses romans drolatiques et plus ou moins autobiographiques, Philippe Jaenada surprend en s’intéressant à Bruno Sulak, un émule de Spaggiari qui braquait des banques sans arme ni violence, et fascinait les foules au début des années 80 par son charme et son culot. Annoncée comme un roman patchwork, voici la seule curiosité de la rentrée Julliard.

ALGÉRIE : Les anges meurent de nos blessures, de Yasmina Khadra
Le destin d’un homme né dans l’Algérie des années 20, entre son ascension fulgurante dans le monde de la boxe et sa passion des femmes. Du Khadra en mode grande fresque sentimentale, qui devrait trouver son public, comme à son habitude.

LOVE, LOVE, LOVE : Vertiges, de Lionel Duroy
Le narrateur réfléchit à ses échecs sentimentaux, ce qui le fait repenser à son enfance.
Sans commentaire.