Avec onze nouveautés (au lieu de neuf en 2020), on reste à peu près stable du côté d’Arles. En réalité, on montera à douze ici en ajoutant le nouveau roman de Richard Powers annoncé pour le 22 septembre, qui est un événement d’autant plus notable que le romancier américain quitte à cette occasion le Cherche-Midi, son éditeur français historique. Vous connaissez mon opinion au sujet des gros volumes de parution. Onze (ou douze), c’est beaucoup trop, mais il faudrait vraiment un retour de la peste bubonique pour calmer les ardeurs des gros éditeurs français. Sans surprise, quand on a des bagages aussi lourds, il y a des chances d’avoir embarqué quelques bidules superflus. On peut craindre que certains livres, pourtant potentiellement prometteurs, ne trouvent pas leur public, noyés par l’avalanche…
À L’AVENTURE !
Femme du ciel et des tempêtes, de Wilfried N’Sondé
Le romancier congolais poursuit dans la veine aventurière qui a notamment valu un joli succès à son précédent livre : Un océan, deux mers, trois continents (2018). Tout commence ici par l’exhumation en Sibérie d’une sépulture datant de plus de dix mille ans, et abritant le corps d’une reine à la peau noire. Prévenu par le chaman qui a réalisé la découverte, un scientifique français s’associe à une docteure germano-japonaise et un ethnologue congolais pour tenter de protéger la précieuse tombe d’industriels sans scrupule qui souhaitent transformer le territoire en site d’exploitation gazière. Le résumé semble un peu fourre-tout, mais N’Sondé est un excellent conteur, susceptible de transformer ce synopsis en bon roman d’aventures écologique.
Dernière oasis, de Charif Majdalani
En 2020, l’écrivain libanais avait quitté le Seuil, son éditeur historique, pour publier chez Actes Sud un journal en forme de réflexion sur l’état de son pays. Il reste à Arles pour son nouveau roman, où il emmène un spécialiste d’archéologie orientale dans le nord de l’Irak pour y expertiser des pièces antiques. Arrivé sur place, il découvre une oasis paisible, quoique occupée par des militaires, car elle est encerclée par l’armée kurde d’un côté, et par des djihadistes de Daesh de l’autre… Quand l’effroi du monde percute les trésors de l’humanité.
Sidérations, de Richard Powers (traduit de l’anglais (États-Unis) par Serge Chauvin)
Dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique, un père conduit son fils souffrant de troubles du comportement à vivre une extraordinaire expérience neuroscientifique. Chaque roman de Richard Powers est une expérience nourrie par l’ambition intellectuelle et la puissance d’analyse de l’écrivain. On en parlera, comme d’habitude.
Le Mode avion, de Laurent Nunez L’aventure ici est celle de la langue française, à travers l’affrontement épique entre deux linguistes, en quête de nouvelles théories du langage qui révolutionneraient toutes nos connaissances à ce sujet et leur permettraient de passer à la postérité.
Et pourtant ils existent, de Thierry Froger Au cœur d’un roman historique serré entre l’assassinat de Jaurès et la guerre d’Espagne, Thierry Froger campe la figure de Florent Bordes, héros ambigu dont les possibles exploits sont passés au crible de points de vue contradictoires qui, en creux, questionnent les mirages de la fiction.
La Déesse et le marchand, d’Amitav Ghosh (traduit de l’anglais (Inde) par Myriam Bellehigue) Un sexagénaire accepte à contre-cœur de partir à la recherche d’un temple perdu dans la mangrove pour y découvrir une légende folklorique méconnue. Bien entendu, ce voyage entamé sans enthousiasme va bouleverser le regard du protagoniste sur le monde, la vie, tout ça.
AU CŒUR DU MONDE
GAV, de Marin Fouqué
Peut-être le titre à surveiller de près chez Actes Sud cette année. Après 77, c’est le deuxième roman d’un jeune auteur né en 1991 (grmpf), qui promet un gros coup de griffe sur la société française contemporaine. Marin Fouqué imagine d’en dresser une radiographie en réunissant, le temps d’une nuit commune en garde à vue, des émeutiers d’une manifestation, une jeune femme qui travaillait dans un entrepôt, un cadre en dégrisement et un jeune homme embarqué pour délit de faciès.
Pleine terre, de Corinne Royer Après la jeunesse, l’effondrement du monde paysan. Pour son cinquième roman, Corinne Royer s’inspire d’un fait divers pour raconter la cavale d’un éleveur qui, n’ayant pas rempli toutes ses obligations administratives, se retrouve pourchassé par les gendarmes et considéré comme un criminel.
Furies, de Julie Ruocco Le seul premier roman du programme. Il relate la rencontre d’une jeune archéologue devenue trafiquante d’antiquités et d’un pompier syrien devenu fossoyeur. L’occasion de célébrer les femmes qui ont animé le Printemps Arabe.
Avant les années terribles, de Victor Del Arbol (traduit de l’espagnol par Claude Bleton) Révélé par ses romans noirs profonds et émouvants, l’écrivain espagnol s’aventure en Afrique pour y raconter l’épopée d’un enfant-soldat.
Comme nous existons, de Kaoutar Harchi Une quête autobiographique, entre récit d’amour filial et éveil de la conscience politique.
Madame Hayat, d’Ahmet Altan (traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes) Dans une ville où règne l’effroi, l’histoire d’une passion amoureuse, celle d’un jeune homme pour une femme d’âge mûr. Un roman sur les pouvoirs de l’imaginaire dans lequel la littérature se révèle vitale. (Dixit l’éditeur.)
BILAN
Rien qui me chatouille vraiment la curiosité dans tout ça, même s’il y a de quoi faire, et pour tous les goûts.
Lecture potentielle : Sidérations, de Richard Powers
Lectures hypothétiques : GAV, de Marin Fouqué Femme du ciel et des tempêtes, de Wilfried N’Sondé
Avec neuf romans annoncés, dont trois étrangers (et demi, si on compte Charif Majdalani), les éditions du Seuil font partie des grosses écuries relativement raisonnables de cette rentrée littéraire 2017. En alignant seulement deux premiers romans, elles s’appuient davantage sur les valeurs sûres de la maison, tout en accompagnant avec sérieux des auteurs ayant déjà commencé à faire leurs preuves. Bref, c’est une rentrée pro, qui contient son petit lot de séduction potentielle. Et une nouveauté de l’immense Ron Rash, ce qui suffirait à rendre indulgent pour tout le reste.
SUMMER OF LOVE :Par le vent pleuré, de Ron Rash (lu)
(traduit de l’américain par Isabelle Reinharez)
Si vous ne connaissez pas encore Ron Rash, conseil d’ami, ne tardez plus à découvrir son œuvre. Pour moi, c’est l’un des plus grands auteurs américains contemporains, tout simplement. Et il le prouve à nouveau avec ce nouveau titre (qui en français n’a rien à voir avec le sobre The Risen original), alors même que l’on pourrait croire l’histoire déjà lue. Tout tient à son écriture, minérale, fine, et à la dextérité avec laquelle il campe les mentalités et les errements de ses personnages, au fil d’une narration impeccablement maîtrisée.
Tout commence lorsque la rivière qui borde une petite ville tranquille des Appalaches rend les restes de Ligeia, une jeune fille disparue depuis plus de quarante ans. Cet événement macabre résonne particulièrement dans la vie de Bill et Eugene, deux frères qui ont frayé dangereusement avec Ligeia durant l’été 1969. A l’époque, alors adolescents, ils avaient découvert à son contact sulfureux les vertiges du « Summer of Love », dont ils étaient d’autant plus éloignés qu’ils vivaient alors sous la coupe de leur grand-père, médecin tyrannique qui régnait en maître ombrageux sur leur ville…
COLLISION :Ce qu’on entend quand on écoute chanter les rivières, de Barney Norris
(traduit de l’anglais par Karine Lalechère)
A croire que les traducteurs du Seuil se sont donné le mot cette année pour pondre des titres alambiqués… Cela dit, l’original n’était pas mal non plus : Five Rivers Met on a Wooded Plain – mais avait le mérite de se raccrocher à l’histoire. Soit le destin de cinq personnages sans rapport les uns avec les autres, qui va changer en raison d’un accident de voiture se produisant à Salisbury, non loin de la célèbre cathédrale. Cinq personnages, évoquant les cinq rivières qui se rejoignaient jadis à l’endroit où se dresse aujourd’hui la ville… Bref, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, comme dirait l’autre.
MYTHO :Le Corps des ruines, de Juan Gabriel Vasquez
(traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon)
Lors d’une soirée, l’auteur rencontre Carlos Carballo, qui l’entretient avec passion de différents crimes commis contre des personnalités politiques, en brandissant le spectre de la théorie du complot pour dénoncer ce qu’il affirme être des mensonges d’État. D’abord ulcéré par le personnage, Vasquez cède pourtant bientôt à la curiosité – et si Carballo était un personnage de roman rêvé ? C’est le début d’une plongée en eaux troubles au cours de laquelle le romancier, aspiré par son sujet, frôle la noyade… A l’image d’autres grands écrivains espagnols (Javier Cercas, Antonio Munoz Molina), Vasquez mêle fiction, enquête, histoire et réflexion sur l’écriture.
THE TREE OF LIFE :L’Empereur à pied, de Charif Majdalani
Auteur libanais de langue française, Charif Majdalani a rencontré un beau succès avec son précédent roman, Villa des femmes. Du côté du Seuil, on espère donc une confirmation grâce à cette épopée familiale qui commence au XIXème siècle, dans les montagnes du Liban, où apparaît un homme venu fonder là son domaine et sa filiation. Surnommé l’Empereur à pied, il impose à sa descendance une règle drastique : un seul par génération sera autorisé à se marier et à avoir des enfants ; ses frères et sœurs, s’il en a, seront simplement appelés à l’assister dans la gestion des biens familiaux. Entre respect de l’interdit et exercice du libre arbitre, les pousses de l’arbre généalogique arpentent le monde, jusqu’à ce que le dernier héritier revienne au Liban à l’orée du XXIème siècle pour se confronter définitivement à son lourd passé.
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HEXAGONE :Taba-Taba, de Patrick Deville
Grand nom de l’exofiction, genre hybride qui transforme le réel et l’Histoire en matière littéraire, Patrick Deville a fait de la planète son terrain de jeu. Cette fois, c’est pourtant la France qu’il arpente, entre ses frontières bien sûr, mais aussi – on ne se refait pas – dans le monde entier, en suivant notamment les politiques coloniales du pays.
Tout commence en 1960, dans un hôpital psychiatrique, où le fils du directeur rencontre un Malgache qui répète en boucle une expression énigmatique : « Taba-Taba ». En tirant ce fil ténu, Deville déroule ensuite une longue bobine qui va de Napoléon III aux attentats de novembre 2015. Une fresque très ambitieuse, qui devrait valoir à son auteur de figurer à nouveau sur les listes de prix à la fin de l’année – et pourquoi pas, de rafler enfin un Goncourt qu’il a déjà frôlé.
L’ENVERS ET L’ENDROIT : Nos richesses, de Kaouther Adimi (en cours de lecture)
Troisième roman de la jeune auteure (31 ans) née à Alger, qui relate la fondation en 1936 dans sa ville natale de la librairie « Les vraies richesses », établie par Edmond Charlot avec l’ambition de servir de révélateur et de relais pour la culture méditerranéenne. Ce sera une réussite, puisque Charlot publiera l’année suivante le premier texte d’un certain Albert Camus, entre autres choses.
En parallèle, la romancière nous transporte en 2017, où un étudiant indifférent à la littérature est chargé de vider et rénover la librairie à l’abandon pour la transformer en magasin de beignets. Mais le vieux gardien des lieux veille, bien décidé à ne pas lui faciliter la vie… Les premières pages sont extrêmement fluides et séduisantes, belle surprise à prévoir.
PAS DE PEAU :Sciences de la vie, de Joy Sorman
Avec cette histoire de malédiction familiale frappant les filles aînées de maladies rares ou improbables, Joy Sorman, transfuge de Gallimard, poursuit son exploration littéraire du corps. On avait beaucoup aimé La Peau de l’ours pour son côté singulier et son ton de conte, on attend donc avec curiosité de découvrir cette nouvelle page d’une œuvre déjà maîtrisée.
L’EFFET AQUATIQUE :Souvenirs de la marée basse, de Chantal Thomas
Connue et appréciée pour ses romans historiques (dont Les adieux à la reine), Chantal Thomas change de registre pour signer un récit consacrée à sa mère, Jackie, pour qui nager était vital, l’exercice le plus intense de sa liberté. On l’aime bien, Chantal Thomas, hein. Mais là, on a trop de choses à lire plus attirantes.
L’ESQUIVE :Fief, de David Lopez
L’unique premier roman de la rentrée française du Seuil nous emmène dans une banlieue campagnarde, au contact de jeunes gens qui y vivotent, fument, jouent aux cartes et font pousser de l’herbe, tout en cultivant leur identité propre par le langage.
Les éditions du Seuil font partie des grosses écuries dont nous n’avons pas encore parlé cette année. Qu’à cela ne tienne, c’est parti ! Néanmoins, pas de quoi sauter au plafond non plus… Du côté des francophones, à part Alain Mabanckou, qu’on voit mal nous décevoir, les titres annoncés ne nous excitent pas plus que cela (constat entièrement personnel, évidemment). Ca pourrait être mieux du côté des étrangers – ça pourrait. Et dans le meilleur des mondes, nous pourrions aussi nous tromper complètement. Réponse(s) à la rentrée.
ÇA PIQUE, ÇA LANCE ET ÇA REPIQUE DERRIÈRE :Petit Piment, d’Alain Mabanckou
Petit Piment est un orphelin de Pointe-Noire dont la vie est pour le moins agitée. Pensionnaire d’une institution catholique dirigée par le tyrannique et corrompu Dieudonné Ngoulmoumako, il profite de la révolution socialiste pour s’évader, faire les quatre cent coups, puis se réfugier dans la maison close de Maman Fiat 500. Il y coule enfin des jours paisibles, jusqu’au au jour où le maire décide de s’attaquer à la prostitution. Ulcéré, Petit Piment passe en mode vengeance…
ON EN A GROS : Le Beau temps, de Marilyne Desbiolles (lu)
Roman biographique ou biographie romancée, roman documentaire, exofiction : les noms flous ne manquent pas pour tenter de définir ce genre très (trop ?) à la mode mêlant travail littéraire et personnages ou faits réels. Si Patrick Deville, Jean Echenoz et Eric Vuillard, entre autres, s’y sont brillamment illustrés, Marilyne Desbiolles aurait mieux de s’abstenir. Sa tentative, consacrée à Maurice Jaubert (compositeur de musique de films du début XXème) n’a définitivement rien d’un roman ; pas sublimée par un style, c’est une biographie assez pauvre et sans intérêt, ses rares incursions dans le texte pour ajouter de la matière littéraire s’avérant souvent ratées.
Y’A DE LA RELANCE SUR LE DEJA-VU :Les eaux troubles du mojito, de Philippe Delerm
Sous-titré « et autres belles raisons d’habiter sur terre », ce petit livre ramène Delerm sur le chemin balisé qu’il avait ouvert avec La Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, celui de textes courts et poétiques sur les petites choses qui font le sel de la vie quotidienne. C’était il y a dix-huit ans et rien n’a changé ou presque.
UN ROI A LA TAVERNE :La Saison des Bijoux, d’Eric Holder
Écrivain de l’intime, Eric Holder revient avec une immersion dans le monde des marchands ambulants. Le temps d’un été, Jeanne, Bruno et leur tribu s’installent dans une petite ville de la côte Atlantique et tiennent un stand sur le marché. Entre les différents artisans et maraîchers présents autour d’eux, Forgeaud, le patron des lieux, est subjugué par Jeanne et se promet de la posséder avant la fin de la saison… Un huis-clos au grand air, passionnel et intimiste, qui sert de prétexte à une galerie de personnages hauts en couleur.
UNAGI :Les Désœuvrés, d’Aram Kebabdjian
La Cité est une résidence où se côtoient de nombreux artistes, uniquement préoccupés de créer en ce lieu pensé pour eux. Chaque chapitre de ce long premier roman s’intéresse à une œuvre et à un artiste imaginés de toutes pièces par l’auteur, composant une vision de l’art contemporain. L’idée est intéressante, mais sur 512 pages, j’espère qu’on verra évoluer les personnages et que le livre ne se résumera pas à une longue énumération, sous peine de finir par manquer d’intérêt…
ELLE EST OÙ LA POULETTE ? :Villa des femmes, de Charif Majdalani
Le romancier libanais (qui écrit en français) met en parallèle, dans le Liban des années 60, la guerre de succession suivant le décès de Skandar Hayek, un homme d’affaires prospère dont la famille se déchire, et la guerre civile qui ébranle le pays. L’occasion pour les femmes de la famille de prendre le pouvoir…
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LA PENTE FATALE :Un cheval entre dans un bar, de David Grossman
(traduit de l’hébreu par Nicolas Weill)
Sous les yeux du juge Avishaï Lazar, un ancien ami d’école, un comédien monte sur la scène d’un club miteux d’Israël, où son numéro de comique vulgaire dérape soudain vers une confession inattendue et terrible. Depuis Une femme fuyant l’annonce, prix Médicis étranger 2011, le romancier israélien est très suivi.
IL TABASSE LE ROUQUIN :Un mauvais garçon, de Deepti Kapoor
(traduit de l’anglais (Inde) par Michèle Albaret-Maatsch)
Sa mère est morte, son père est parti, elle a vingt ans à New Delhi. Elle voudrait brûler sa vie mais se plie aux conventions sociales, pas le choix. Jusqu’au jour où elle rencontre ce mauvais garçon qui l’attire irrésistiblement. Sexe, drogue, alcool, elle plonge corps et âme avec lui dans une ville beaucoup plus dangereuse et palpitante qu’elle ne l’imaginait.
J’AI UN PIVERT DANS LA TÊTE, C’EST NORMAL ? :Les hémisphères, de Mario Cuenca Sandoval
(traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon)
En vacances à Ibiza, deux amis s’adonnent à tous les plaisirs, abusant notamment de dantéine, une drogue en forme de poudre orange. Sous son emprise, ils tuent accidentellement une jeune femme au volant de leur voiture. Des années plus tard, ils restent obsédés par l’image de celle qu’ils nomment « la Première Femme », croyant la voir réincarnée dans d’autres silhouettes féminines qu’ils pourchassent sans relâche.
(Merci à Alexandre Astier pour les titres introduisant chaque présentation !)