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À première vue : la rentrée Autrement 2021


Intérêt global :


Habituées aux rentrées littéraires sélectives, les éditions Autrement proposent cette année deux titres, dont un français (ce qui est assez rare) et l’autre africain – notons qu’Autrement réserve depuis des années une large place aux voix littéraires noires, avec Ta-Nehisi Coates ou Brit Bennett par exemple.
Il s’agit de deux premiers romans, dont les sujets ambitieux s’emparent soit de l’Histoire, soit de la violence du monde aujourd’hui.


Avant que le monde ne se ferme, d’Alain Mascaro
Né dans la steppe kirghize après la Première Guerre mondiale, Anton Torvath, un Tsigane, grandit au sein d’un cirque et se fait dresseur de chevaux. Il traverse la première moitié du XXe siècle, devenant à la fois témoin du génocide de son peuple et mémoire de sa sagesse.

Black Sunday, de Tola Rotimi Abraham
(traduit de l’anglais (Nigeria) par Karine Lalechère)

Du jour au lendemain, les jumelles Bibike et Ariyike et leurs frères Peter et Andrew tombent dans la pauvreté. Abandonnés par leurs parents, ils se réfugient chez leur grand-mère à Lagos. C’est là que les jumelles découvrent la difficulté de survivre dans une société gangrenée par la corruption et les violences envers les femmes.

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À première vue : la rentrée littéraire d’automne 2021 !

Juillet est là, et qui dit juillet dit rentrée. Plus précisément, rentrée littéraire. Et plus précisément encore, le moment est venu de faire place à la désormais traditionnelle présentation de rentrée littéraire sur Cannibales Lecteurs.
Bref, c’est l’heure de la rubrique « à première vue ».

Comme chaque année, j’en rappelle brièvement le principe : il s’agit d’une présentation subjective et non exhaustive de l’habituelle déferlante de parutions littéraires qui nous inonde grosso modo du 15 août au 15 septembre (521 titres annoncés cette année, contre 511 l’année dernière).
Subjective : si je m’efforce de rester aussi neutre que possible, il peut arriver que je mordille un peu à l’évocation de tel résumé déjà lu déjà vu, quand je ne râle pas carrément en abordant le programme des mastodontes, aussi obèse que prétentieux et souvent vain en grande partie.
Non exhaustive : si la diffusion et la distribution des livres font ces derniers temps l’objet de grandes manœuvres tirant vers une concentration inquiétante (pour aller vite, les gros groupes sont de plus en plus gros et voraces, mettant en péril la qualité de la diffusion auprès des libraires – tâche essentielle assurée par les représentants, et qui nous permettent de détecter en amont nombre de perles et de succès inattendus -, voire la variété de l’offre), il y a toujours autant d’éditeurs. Voire de plus en plus, puisque de nombreuses maisons sont apparues ces derniers mois.

En 2020, j’avais déjà bien commencé à étoffer la liste des éditeurs évoqués ici. Cette année, je poursuis l’élargissement du panel, notamment pour parler des petites maisons – ce qui va de pair avec ma propre volonté de chercher des nouvelles voix, des nouvelles pistes de lectures, de nouveaux univers.
On parlera donc, par exemple, de la Peuplade, des Avrils, de Dalva ou d’Emmanuelle Collas – tout en continuant, bien sûr, à parcourir le programme des autres éditeurs, y compris les mammouths (Gallimard, Flammarion, Seuil et compagnie), car il est impossible d’en faire l’économie, à moins d’en faire une question de principe. Mais ce n’est pas le propos ici.

J’en oublierai forcément certains. N’y voyez aucun snobisme ni mépris de ma part. Juste un manque de temps et, sans doute, de curiosité et d’attraits pour les éditeurs en question, vers lesquels je n’ai pas l’habitude de me tourner, à tort ou à raison.
N’oublions pas que la lecture est avant tout affaire d’intuition, de goût, de plaisir, d’identification. Plus on lit, plus on s’accroche à certaines lignes éditoriales plutôt qu’à d’autres. C’est naturel, mais cela ne ferme aucune porte par principe. Si une jolie découverte doit surgir d’ailleurs, elle sera la bienvenue sur ce blog.

Enfin, dernier point, que je copie-colle de mon article de présentation de l’année dernière, parce qu’il n’y rien à en retrancher.
Ces présentations sont l’expression de ma plus profonde subjectivité, et n’hésitent pas à véhiculer, quand l’occasion se présente, une bonne dose de mauvaise foi, d’ironie ou d’agacement.
Je vous en prie, chers amis, relevez-le si cela vous sied, mais ne prenez pas la mouche. Non, je n’aurai lu pratiquement aucun des livres dont je parlerai au moment où je les présenterai. Ces articles ne sont pas des critiques. Ils peuvent, en revanche, devenir parfois des billets d’humeur, l’humeur en question étant plus ou moins mauvaise suivant la qualité apparente de ce qu’on me présente. C’est le jeu de la rubrique « à première vue », et il faut faire avec.
N’hésitez pas à discuter, à commenter, à contester, à m’ouvrir des horizons que je croyais à tort sans intérêt. Mais ne vous énervez pas, je vous en conjure.

Tout ayant été dit, il n’y a plus qu’à commencer : découvrez ci-dessous en images le programme de notre première semaine de présentation, qui débutera lundi matin par les éditions Actes Sud.

Et, d’avance, bonnes lectures à tous !


2021 : premiers regards

Depuis longtemps, j’ai tendance à préférer la rentrée littéraire de janvier à celle de septembre. Dégagée des enjeux imposés par les prix d’automne, moins médiatisée peut-être, elle s’étale plus dans le temps (on dit rentrée de janvier, mais en réalité les parutions importantes s’enchaînent chaque mois, de janvier à mai) et laisse plus de place aux textes, aux découvertes, et aussi au temps long.
Un peu moins submergés, les libraires auront en effet davantage l’opportunité de laisser leur chance à certains livres qui, balancés dans le maelström de septembre, seraient sans doute passés inaperçus, ou auraient trop vite disparu des bonnes places sur les tables pour espérer avoir la vie qu’ils méritaient.

Mes premières lectures confirment largement cette tendance. Sur quatre livres lus depuis fin décembre, trois coups de cœur (dont, fait encore plus rare, deux chez le même éditeur) ! En attendant les chroniques, voici leurs trombines et un bref résumé :

Nos corps étrangers, de Carine Joaquim (Manufacture de Livres, 7 janvier)

PREMIER ROMAN. Élisabeth, Stéphane et leur fille Maëva quittent Paris pour s’installer dans une grande maison, loin du tumulte de la ville. Le couple est persuadé de parvenir à prendre un nouveau départ en oubliant les blessures et les trahisons. Pourtant c’est loin du foyer que chacun trouve une nouvelle raison de vivre.

Les orages, de Sylvain Prudhomme (L’Arbalète Gallimard, 7 janvier)

NOUVELLES. Sylvain Prudhomme explore ces moments où un être vacille, où tout à coup il est à nu. Heures de vérité. Bouleversements parfois infimes, presque invisibles du dehors. Tourmentes après lesquelles reviennent le calme, le soleil, la lumière.

La République des faibles, de Gwenaël Bulteau (Manufacture de Livres, 4 février)

PREMIER ROMAN – POLAR. Le 1er janvier 1898, à Lyon, un chiffonnier découvre le cadavre d’un enfant sur les pentes de la Croix-Rousse. Il était recherché depuis plusieurs semaines par ses parents. Le commissaire Jules Soubielle est chargé de l’enquête dans une ville en proie à de fortes tensions, entre nationalisme, antisémitisme exacerbé par l’affaire Dreyfus et socialisme naissant.


Et pas mal d’autres envies encore – et comme d’habitude, il va falloir faire des choix, et laisser passer certains titres, hélas…
Vous trouverez ci-dessous un premier aperçu en images, survol non exhaustif (qui correspond pour l’essentiel aux textes dont je dispose déjà) et sans ordre particulier, pour le seul mois de janvier.

Littérature francophone

L’Ami, de Tiffany Tavernier (Sabine Wespieser, 7 janvier)

Un samedi matin comme un autre, Thierry entend des bruits de moteur inhabituels tandis qu’il s’apprête à partir à la rivière. La scène qu’il découvre en sortant de chez lui est proprement impensable : des individus casqués, arme au poing, des voitures de police, une ambulance. Tout va très vite, et c’est en état de choc qu’il apprend l’arrestation de ses voisins, les seuls à la ronde. Quand il saisit la monstruosité des faits qui leur sont reprochés, il réalise, abasourdi, à quel point il s’est trompé sur Guy, dont il avait fini par se sentir si proche.

Presqu’îles, de Yan Lespoux (Agullo Court, 21 janvier)

Lancement de la collection de textes courts des éditions Agullo avec ce recueil d’histoires signé par un excellent blogueur polar.
Des tranches de vie saisies au vol, tour à tour tragiques et cocasses, brossant le portrait de personnages attachés de gré ou de force à un territoire, les landes du Médoc.

La Vengeance m’appartient, de Marie Ndiaye (Gallimard, 7 janvier)

Susane, avocate, se retrouve en charge de la défense de la femme de son ancien amour de jeunesse, jugée pour avoir noyé leurs trois enfants. Fascinée par cette sombre affaire, elle découvre peu à peu le vrai visage de cet homme dont son père soutient qu’il abusa d’elle quand elle avait 10 ans, une histoire dont elle ne garde aucun souvenir.

Vivonne, de Jérôme Leroy (La Table Ronde, 7 janvier)

Paris, 2026. Un typhon que nul n’a vu venir se déchaîne sur la capitale. Alexandre Garnier, éditeur, assiste au spectacle de désolation. Il est saisi d’une crise d’angoisse qui réveille le souvenir d’Adrien Vivonne, poète et ami d’enfance disparu mystérieusement depuis 2012. En 2030, le pays est aux mains de milices tandis qu’Alexandre est à la recherche de son ami dont il retrace le parcours.

La Soutenance, d’Anne Urbain (éditions de l’Olivier, 14 janvier)

PREMIER ROMAN. Antoine et Dan sont deux frères que tout oppose. Le premier est constamment freiné par ses doutes alors que le second affirme clairement sa volonté de dominer les autres. Leur rapport de force s’inverse lorsque Dan, ivre, révèle un secret qui expose ses faiblesses et qu’Antoine tente de le protéger.


Littérature étrangère

Un papillon, un scarabée, une rose, d’Aimee Bender (L’Olivier, 7 janvier)
(traduit de l’anglais (États-Unis) par Céline Leroy)

Francie a huit ans quand la dépression de sa mère, Elaine, vient bouleverser à jamais son existence. Recueillie par son oncle et sa tante, Francie grandit entourée d’affection auprès de sa cousine Vicky. Malgré tout, elle vit une jeunesse singulière, détachée du réel, habitée par la peur de la folie. Mère et fille tracent dès lors leur chemin : l’une survit, l’autre se construit en s’efforçant de « ralentir le monde » et de sonder ses souvenirs d’enfance.
Mais comme toujours dans les romans d’Aimee Bender, la fantaisie règne : un insecte décorant un abat-jour prend vie puis s’échappe, une fleur brodée sur un rideau tombe au sol, bien palpable… L’imaginaire devient le lieu le plus propice à la découverte de vérités profondes.

Le Grand jeu, de Graham Swift (Gallimard, 7 janvier)
(traduit de l’anglais par France Camus-Pichon)

1959, Brighton. Chaque soir, le maître de cérémonie Jack Robins, Ronnie Deane alias Pablo le Magnifique et l’assistante Evie White proposent un spectacle de variété aux vacanciers. Pourtant, rien ne destinait Ronnie à devenir magicien. Pour le protéger des bombes allemandes, sa mère le confie aux Lawrence, un couple âgé. Dans leur propriété de l’Oxfordshire, il découvre l’art de la magie.

Analphabète, de Mick Kitson (Métailié, 28 janvier)
(traduit de l’anglais (Écosse) par Céline Schwaller)

Elle n’est jamais allée à l’école. Elle se débrouille avec les nombres, elle sait faire sa signature. En fait, elle sait faire tout un tas de signatures en fonction de ce qu’elle signe. Son père lui a aussi appris à ne rien vouloir de matériel, mais, sur ce coup-là, il n’a pas réussi. Elle adore le luxe. Elle arnaque, vole et fuit. Les hommes riches et naïfs sont sa proie de prédilection. Mary a du métier et sait effacer ses traces. Mais cette fois c’est Jimmy Shaski, un jeune homme débrouillard, son fils, qui est à ses trousses. Ainsi que Julie Jones, la flic tenace.

L’Usine, de Hiroko Oyamada (Christian Bourgois, 14 janvier)
(traduit du japonais par par Silvain Chupin)

Deux hommes et une femme trouvent un emploi à l’Usine, un gigantesque complexe industriel. Le premier étudie les mousses pour végétaliser les toits, le deuxième relit et corrige des textes divers et la troisième est préposée à la déchiqueteuse. La monotonie de leur emploi les frappe mais ils n’ont pas d’autres options pour gagner leur vie et ils sont prêts à accepter beaucoup de choses.

Une suite d’événements, de Mikhaïl Chevelev (Gallimard, 7 janvier)
(traduit du russe par Christine Zeytounian-Beloüs)

PREMIER ROMAN. Grand reporter, Pavel Volodine est spécialiste des conflits interethniques dans la Fédération de Russie. Menant désormais une vie rangée, il est surpris d’être contacté par la police, qui requiert ses services sur une prise d’otages dans une église, qu’un homme nommé Vadim menace de faire sauter. Or Pavel a connu le terroriste lors d’un reportage. Il se retrouve à négocier avec lui.

Casa Triton, de Kjell Westö (Autrement, 13 janvier)
(traduit du suédois par Anna Gibson)

Sur un archipel d’Helsinki, le célèbre chef d’orchestre Thomas Brander se fait construire une somptueuse résidence secondaire appelée la Casa Triton, en référence à l’intervalle du diable, un accord de notes dissonant autrefois interdit. Il sympathise avec son voisin Lindell, un guitariste sans talent hanté par la mort de sa femme, qui l’aide à trouver sa place dans ce village insulaire.


Polar, roman noir

Cimetière d’étoiles, de Richard Morgiève (Joëlle Losfeld, 7 janvier)

États-Unis, 1962. Rollie Fletcher et Will Drake, agents de police corrompus, poursuivent l’assassin d’un Marine. Sur fond de guerre du Vietnam, d’assassinat du président Kennedy, de Dexamyl et d’alcool, leur enquête les confronte à une affaire d’Etat dont ils ne sortent pas indemnes.

Les jardins d’Éden, de Pierre Pelot (Série Noire, 14 janvier)

Après une vie difficile, Jipé Sand est revenu à Paradis, dans la ville et la maison de son enfance pour se rétablir et retrouver sa fille Annie, dite Na, qui semble avoir disparu depuis des mois. Mais à Paradis, se trouve aussi le bois où a été retrouvé le corps à moitié dévoré de Manuella, la fille de Virginia et amie de Na. Jipé veut maintenant comprendre ce qui s’est passé.

Bluebird, Bluebird, d’Attica Locke (Liana Levi, 14 janvier)
(traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Rabinovitch)

Darren Mathews, un des rares rangers noirs du Texas, est suspendu en attendant un jugement. Il accepte une enquête officieuse pour un de ses amis du FBI. Il se rend dans un hameau du comté de Shelby où deux cadavres ont été trouvés dans le bayou, celui d’un avocat noir de Chicago et celui d’une jeune fille blanche. Il règne un climat raciste en ville aux prises avec une fraternité aryenne.

Traverser la nuit, d’Hervé Le Corre (Rivages, 20 janvier)

Louise, la trentaine, a depuis la mort de ses parents sombré dans la drogue et l’alcool. Aujourd’hui, elle vit seule avec son fils Sam, 8 ans. Un jour, elle est rouée de coups par son ancien compagnon qui la laisse pour morte. L’affaire est alors confiée au groupe dirigé par le commandant Jourdan. Parallèlement, les enquêteurs sont confrontés à un dangereux tueur de femmes.

La Face nord du cœur, de Dolores Redondo (Série Noire, 28 janvier)
(traduit de l’espagnol par Anne Plantagenet)

Amaia Salazar intègre l’équipe de l’agent Dupree qui traque un tueur en série. Il a détecté en elle une intuition singulière qui fait défaut aux autres enquêteurs. Alors que l’ouragan Katrina dévaste le sud des États-Unis, un homme, dit le Compositeur, laisse un violon sur chaque lieu de ses meurtres, qu’il réalise toujours lors de grandes catastrophes.


À première vue : récapitulatif 2020

Je vous propose un petit outil qui pourrait s’avérer fort utile, si jamais vous cherchez à découvrir le programme d’un éditeur en particulier en cette rentrée littéraire 2020.

Vous trouverez donc ci-dessous la liste, dans l’ordre alphabétique, des éditeurs abordés cette année dans la rubrique « à première vue ». Pour en savoir plus sur leurs publications, il vous suffit de cliquer sur le nom qui vous intéresse.

Pour vous faciliter encore un peu plus la vie, je laisserai cet article épinglé en haut du blog durant quelque temps.

Actes Sud
Agullo
Albin Michel
Autrement
Aux Forges de Vulcain
Christian Bourgois
Delcourt
Fayard
Finitude
Flammarion
Gallimard
Gallmeister
Éditions du Globe
Grasset
Éditions de l’Iconoclaste
Julliard
Lattès
Liana Levi
Métailié
Éditions de Minuit
Éditions de l’Olivier
Le Passage
Philippe Rey
Plon
P.O.L.
Rivages
Éditions du Rouergue (la Brune)
Robert Laffont
Seuil
Stock
Sabine Wespieser
Verdier
Zoé
Zulma
Bonus :
Sonneur, Fosse aux Ours, Viviane Hamy, Tripode


À première vue : la rentrée Autrement 2020

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Intérêt global :

sourire léger


Dans le catalogue très varié des éditions Autrement, qui présente aussi bien des essais que de la littérature, on retient notamment deux titres essentiels de la littérature du XXème siècle : Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee, et Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor. Mais aussi l’un des romans cultes des libraires, 84, Charing Cross Road de Helene Hanff, ou encore les œuvres de l’Australien Kenneth Cook, de Vita Sackville-West et de Laurie Colwin.
Depuis 2017, Autrement compte dans ses rangs une jeune romancière afro-américaine dont la maison défend la plume avec beaucoup d’engagement, et c’est avec son deuxième roman qu’elle figure dans la rentrée.


Brit Bennett - L'autre moitié de soiL’Autre moitié de soi, de Brit Bennett
(traduit de l’anglais (États-Unis) par Karine Lalechère)

Son premier roman, Le Cœur battant de nos mères, s’était fait joliment remarquer il y a trois ans, recevant notamment de la rédaction du magazine Lire le titre de meilleur roman étranger de 2017. Après un recueil d’essais plus que jamais d’actualité, Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs, elle revient avec un deuxième roman qui se déroule en Louisiane.
Quatorze ans après la disparition des jumelles Vignes, l’une d’elles réapparaît à Mallard, leur ville natale, dans le Sud d’une Amérique fraîchement déségrégationnée. Adolescentes, elles avaient fugué main dans la main, décidées à affronter le monde. Pourtant, lorsque Desiree refait surface, elle a perdu la trace de sa jumelle depuis bien longtemps: Stella a disparu des années auparavant pour mener à Boston la vie d’une jeune femme Blanche. Mais jusqu’où peut-on renoncer à une partie de soi-même ?