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Lastman t.4, de Balak, Sanlaville & Vivès

Signé Bookfalo Kill

Gros retour aux affaires pour l’équipe gagnante de Lastman! Après un tome 3 passablement foutraque, aussi bien par le dessin que par l’histoire, mais nécessaire à la réorientation du récit, ce quatrième volume recadre le tout avec un nouveau grand décor, de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux, de nouveaux mystères… et un nouveau tournoi. De quoi nous ramener vers des territoires familiers, tout en rafraîchissant largement l’ensemble de la série.

Balak, Sanlaville & Vivès - LastMan t.4Côté paysages, loin de l’archaïque Vallée des Rois ou de la bordélique Nillipolis, Balak, Sanlaville et Vivès entraînent désormais leurs héros à Paxtown, ville ultra-moderne avec gratte-ciels, stadiums rutilants, violence urbaine omniprésente, trafics de drogue et boîtes de nuit bruyantes. D’où les nouveaux personnages, parmi lesquels, sans tous les citer ni trop déflorer le suspense, un petit journaliste déterminé mais assez inefficace ; Milo Zotis, maître de la ville, grand ordonnateur de ses événements et à qui Richard Aldana doit beaucoup ; ou encore Tomie, star préfabriquée, shootée jusqu’à la moelle, et accessoirement ex-femme de Richard – une information dont il ne s’était pas vanté auprès de la belle Marianne…

Tout ce petit monde se retrouve donc, de près ou de loin, embarqué dans un nouveau tournoi de combat extrêmement spectaculaire. L’occasion de retrouver une vieille connaissance revenue de la Vallée des Rois, d’en apprendre davantage sur le passé peu glorieux d’Aldana, et de revoir à l’œuvre Marianne et Adrian – ce dernier sortant enfin de son rôle de faire-valoir un peu benêt pour prendre de l’assurance et surprendre entourage comme adversaires…

Dans un cadre qui rappelle le début des Chevaliers du Zodiaque, avec des dialogues toujours aussi maîtrisés, de nouvelles intrigues liées à de sombres trafics, et des héros au pied du mur, ce Lastman tome 4 poursuit avec jubilation une série de manga à la française qui n’a vraiment pas à rougir de la comparaison avec ses prestigieux homologues japonais. Du très bon boulot, dont on attend encore et toujours la suite avec plaisir et impatience !

Lastman t.4, de Balak, Sanlaville & Vivès
Éditions Casterman, collection KSTR, 2014
ISBN 978-2-203-07848-2
204 p., 12,50€

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Lastman t.2, de Balak, Sanlaville & Vivès

Signé Bookfalo Kill

On l’attendait, il est enfin arrivé : le tome 2 de Lastman, l’excellent manga de Bastien Vivès, Balak et Sanlaville ! (Pour ceux qui ont raté le premier épisode, un petit coup d’œil sur ma chronique précédente vous renseignera en détail sur ce beau gros projet de manga à la française.)

Balak, Sanlaville & Vivès - LastMan t.2Les affaires reprennent précisément là où on les avait laissées : faute de réfléchir et de faire preuve de vigilance et de subtilité, Richard Aldana vient bêtement d’être sorti du ring, et la qualification pour le tour suivant repose désormais sur les frêles épaules de son jeune partenaire, Adrian.
Je ne spoile pas grand-chose en révélant que le gamin va s’en sortir, mais ceci n’est que le début. Il reste encore bien des combats à mener – et pas seulement sur le ring, car on s’intéresse de près au très mystérieux Aldana, y compris en haut lieu…

Ce deuxième volume se concentre en grande partie sur les combats, ce qui donne l’impression de prime abord qu’il est moins fouillé et plus convenu que le premier – même si certaines péripéties de ces affrontements s’avèrent pour le moins rocambolesques, plutôt décalées pour le genre.
Mine de rien, entre deux raclées, le trio continue néanmoins à approfondir l’intrigue principale, centrée sur Richard Aldana, et promet déjà de nous emmener dans de nouvelles directions sans doute plus inattendues à partir du troisième tome, en s’éloignant de la ville où se déroulait le tournoi.

Pour le reste, on retrouve bien sûr le graphisme manga à la sauce Vivès, très réussi, mêlant découpage dynamique et sens des petits détails visuels qui tuent, de l’humour dans les dialogues comme dans les situations, et un goût certain pour la gaudriole qui reste néanmoins soft – laissant la série accessible aux lecteurs ados.

Et donc, vivement le tome 3, forcément !

Lastman t.2, de Balak, Sanlaville & Vivès
Éditions Casterman, collection KSTR, 2013
ISBN 978-2-203-06880-3
204 p., 12,50€


Lastman t.1, de Balak, Sanlaville & Vivès

Signé Bookfalo Kill

Après avoir travaillé dur sous la conduite de Maître Jansen, Adrian, douze ans, va enfin pouvoir participer au Grand Combat annuel de la cité. Ce gamin blond et chétif, plein d’innocence et de naïveté, veut y faire la fierté de sa mère, l’hyper-canon Marianne qui fait tourner la tête de tous les hommes, et remporter le prix qui leur permettrait de vivre heureux et tranquilles pour le restant de leurs jours.
Malheureusement, peu avant la clôture des inscriptions, Vlad, le partenaire d’Adrian, tombe malade. Or il faut impérativement être deux pour participer… Dépité, le jeune garçon voit pourtant le sort lui venir en aide, lorsque se présente in extremis Richard Aldana, un gaillard gigantesque, étranger à la ville, qui veut absolument s’inscrire et n’a pas non plus d’équipier. L’homme et l’enfant s’associent, pour le meilleur et pour le pire…

Balak, Sanlaville & Vivès - LastMan t.1Après avoir collaboré avec Ruppert & Mulot pour la Grande Odalisque, l’intenable Bastien Vivès est de retour, cette fois associé à Balak (présenté comme un « expert du découpage ») et Michaël Sanlaville (« as du mouvement et des cadrages »). Le résultat de cet attelage ? Lastman, un manga. A la française, puisqu’il se lit de gauche à droite, mais dans l’esprit, un véritable manga, avec tout ce que cela comporte : de l’humour, de l’outrance, des bastons spectaculaires, une super nana qui rend tous les gars mabouls, de la magie et du suspense.

A la fois respectueux du genre et irrévérencieux dans le ton (cf. l’apparition des frèes Bogdanov…), le trio livre un objet inclassable, dont l’univers se situe entre Dragon Ball et Ken le Survivant. Voilà en tout cas pour les références que je maîtrise, puisque ce sont celles de mon enfance ; sans doute peut-il y en avoir d’autres, de plus récentes, mais qui m’échappent complètement, n’étant pas lecteur des mangas d’aujourd’hui.
C’est là sans doute l’un des points forts de Lastman : nul besoin d’être un dévoreur de B.D. japonaises pour prendre du plaisir à le lire. Peu importe le cadre, le point fort d’un récit, celui qui doit tout emporter, c’est l’histoire. Et de ce côté-là, les trois auteurs assurent. On dévore ces 200 premières pages si addictives qu’attendre la suite, prévue pour dans quelques semaines, est déjà un supplice.

Projet pharaonique, dont six tomes sont annoncés pour le moment, Lastman joue également avec les nouveaux supports, puisque le manga de Balak, Sanlaville & Vivès est à suivre en brefs épisodes depuis janvier sur le site Delitoon. Il s’accompagne aussi d’un making-of délirant, réalisé dans un style parodiant la télé-réalité type Super Nanny (à retrouver sur la page YouTube des éditions Casterman), et pourrait être décliné sous d’autres formes dans les mois à venir.
A suivre donc, avec le deuxième volume papier prévu pour juin.

Lastman t.1, de Balak, Sanlaville & Vivès
Éditions Casterman, collection KSTR, 2013
ISBN 978-2-203-04773-0
204 p., 12,50€

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