Ça raconte Sarah, de Pauline Delabroy-Allard

Delabroy-Allard - Ca raconte SarahÇa raconte une femme, jeune, mère célibataire d’une petite fille. Professeur. Vivotant une relation avec un homme gentil, mais…
Ça raconte une rencontre. Un réveillon de jour de l’an sans intérêt, les invités compassés, l’ennui discret et cette horrible obligation de « faire la fête » parce qu’une année se termine et qu’une autre commence.
Ça raconte rien – puis Sarah. La tornade Sarah, la dévastation Sarah, l’irrévérence Sarah.
Ça raconte le foudroiement, l’embrasement des sens, l’explosion des passions. Ça raconte l’amour, ça raconte faire l’amour, autrement – parce qu’on ne peut pas faire autrement. Ça raconte le plaisir, la jouissance, l’orgasme. Ça raconte les corps qui se tordent et exultent et recommencent à peine repus.

Ça raconte aussi la violence, l’impatience, l’intransigeance. Les abandons, les menaces, les retrouvailles. L’impossibilité de survivre à une telle débauche de passion, et l’impossibilité de faire autrement.

Ça raconte encore la mort, qui vient. Ça raconte la dérive, la dévastation, la folie de l’infini chagrin.

Ça raconte finalement la naissance d’une voix unique, d’un art singulier pour manipuler les mots, les bousculer, les pousser dans leurs retranchements, les envoyer valdinguer contre les murs du silence pour en extirper les sons de la vie.
Ça raconte Pauline Delabroy-Allard, trente ans et un énorme talent.
Ça raconte un premier roman qui fracasse la rentrée.

Ça raconte Sarah. Et c’est à ne pas manquer.

Ça raconte Sarah, de Pauline Delabroy-Allard
Éditions de Minuit, 2018
ISBN 9782707344755
192 p., 15€

5 Réponses

  1. Bonjour,
    Je n’ai pas réussi à trouver intéressante cette passion amoureuse et la descente aux enfers de la narratrice. Je ne conseille pas ce roman qui n’apporte finalement pas grand chose.

    10 septembre 2018 à 22:43

    • Bonjour !
      Hé bien, comme on dit, il en faut pour tous les goûts, et ce roman n’est pas au tien… ça arrive ! C’est une histoire extrême à tous points de vue, et il faut être sensible aux choix de style de Pauline Delabroy-Allard, qui sont tout aussi radicaux. Pour ma part, j’ai aimé cette langue percutante, follement énergique, qui met du sens et du relief à la folie que peut prendre la passion amoureuse.
      En tout cas, merci d’avoir partagé ton avis, bien qu’il soit différent du mien (surtout pour ça, en fait !)

      11 septembre 2018 à 10:03

  2. alexmotamots

    Quel avis enthousiaste !

    11 septembre 2018 à 12:56

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