L’Homme posthume, de Jake Hinkson

Signé Bookfalo Kill

Elliot Stilling avait presque réussi sa tentative de suicide. Il a même été considéré comme mort durant trois minutes. Mais les médecins l’ont ramené à la vie malgré lui – les médecins, et aussi la vision d’une belle infirmière au poignet tatoué d’une étoile…
Amoureux, Elliot ? Pas si simple. En suivant Felicia le lendemain, il semblerait qu’il ait une autre idée en tête, celle de la protéger. Il ignore qu’elle en a peut-être vraiment besoin, lorsque surgissent dans son entourage deux frères aussi costauds qu’abrutis et dangereux, ainsi qu’un certain Stan The Man, truand vénéneux qui entraîne tout ce petit monde dans un étrange projet de braquage…

Hinkson - L'Homme posthumeL’année dernière, Jake Hinkson m’avait emballé avec son premier titre, L’Enfer de Church Street, qui inaugurait NéoNoir, la nouvelle collection de romans noirs contemporains des éditions Gallmeister. L’attente et l’espoir étaient donc au rendez-vous, forcément ; trop, sans doute.
En dépit d’un départ canon, et d’un rythme soutenu qui entraîne rapidement le lecteur vers la conclusion du livre, cet Homme posthume n’est ni aussi convaincant, ni aussi enthousiasmant que le précédent. L’intrigue ne tient qu’à un fil, tandis que les motivations et la construction des personnages manquent d’épaisseur.

Hinkson nous aspire dans une tranche de vie tragique, avec beaucoup d’énergie et sans rien céder à la noirceur des situations. Il revient aussi sur le terrain de la religion, mais sans l’esprit corrosif qui présidait au ton réjouissant, délicieusement sarcastique de L’Enfer de Church Street. L’Homme posthume est, en résumé, un peu trop superficiel pour marquer les esprits.
Dommage, mais j’attendrai le prochain Hinkson avec autant d’intérêt, car le garçon a vraiment un beau talent de conteur et une plume habile – joliment mise en valeur par la traduction toujours aussi inspirée de Sophie Aslanidès.

L’Homme posthume, de Jake Hinkson
(The Posthumous Man, traduit de l’américain par Sophie Aslanidès)
Editions Gallmeister, coll. NéoNoir, 2016
ISBN 978-2-35178-102-9
165 p., 15,50€

8 Réponses

  1. Argh, tu me douches froid, toi ! Moi qui avait adoré l’enfer de Chruch Street et acheté le suivant, les yeux fermés… bon, je croise les doigts pour que je n’ai pas un avis aussi mitigé que toi. Vite, un pèlerinage à Lourdes !! :lol:

    19 mars 2016 à 10:50

    • Commence par péleriner chez ton libraire, il y a plus de chances d’y obtenir un miracle qu’à Lourdes, à mon avis :p
      Je suis bien navré d’avoir autant de réserves sur ce livre, car j’avais vraiment adoré « L’Enfer de Church Street », et j’aurais été plus que ravi de retrouver le même plaisir en lisant le deuxième roman de Hinkson. Bon, ce n’est pas un bouquin désagréable, mais le coup de coeur n’y est pas, tout simplement…

      23 mars 2016 à 08:52

      • Oui, mais pour le moment, les librairies sont inaccessibles, les métros ne roulant pas partout… mais dès que ça ira mieux, je ferai un pèlerinage chez eux.

        Embêtant quand on aime moins que le premier…

        23 mars 2016 à 16:06

      • Ca arrive, surtout quand le premier a mis la barre très haut. Mais comme ce n’est pas non plus une franche déception, il y a matière à espérer pour la suite. Je garde foi en Jake :)

        25 mars 2016 à 08:11

      • Garde la foi jeune Padawan ! La force est avec lui !

        25 mars 2016 à 16:46

  2. J’avais bien aimé l’enfer aussi. Je suis du coup un peu échaudé par ton retour…
    Si je le lis je te dirai 😉

    24 mars 2016 à 09:00

    • Comme toujours, avec plaisir ! Au moins, il se lit vite, et sans déplaisir, ça ne peut pas être une perte de temps non plus à mon avis ;-)

      25 mars 2016 à 08:05

      • C’est rassurant alors 😘

        25 mars 2016 à 08:39

Laisser un commentaire