Des cailloux dans le ventre de Jon Bauer
Au bout de 30 pages de lecture, je me suis dit « bon sang, c’est trop c***** pour moi! »
Comme j’avais tort!
Jon Bauer, dont c’est le premier roman, a obtenu le prix du premier roman des libraires australiens pour cet ouvrage, qui m’a purement estomaqué. Il fallait que je termine ce livre. C’est une sorte de livre-aimant, comme Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan, je devais savoir ce qu’il advient des personnages.
Dans ce livre, deux voix s’entremêlent. Celles du narrateur (dont nous ne connaîtrons jamais le prénom), enfant psychotique de 8 ans devenu 20 ans plus tard, un adulte instable, à la limite de la folie. Au cours de son enfance, ses parents accueillent des enfants placés par les services sociaux. Aussi, quand Robert, jeune adolescent doux et intelligent, s’installe à la maison, c’est la crise de jalousie . Dès lors, la mère du narrateur s’attache au petit nouveau et « délaisse » son véritable enfant. La jalousie du gamin n’a plus de limite. Jusqu’au jour où tout bascule.
20 ans plus tard, de cette famille décomposée, il ne reste plus que la mère et le fils. Après des années de brouille, le fils revient auprès de sa mère, malade en phase terminale d’un cancer. Il aimerait lui révéler ses rancoeurs, son passé. Mais cela va virer au cauchemar.
Des cailloux dans le ventre est un bouquin dont on ne sort pas indemne. Soit on aime, soit on déteste. L’écriture est vraiment particulière et le personnage du gamin est… odieux. (Et l’adulte, n’en parlons pas) Jon Bauer a donné vie à un personnage d’une noirceur absolue, proche de la folie, qui dévaste à lui seul sa famille. Ce livre dévoile peu à peu les secrets de cette famille comme les autres qui explose en vol. L’auteur a réussi à retranscrire la parole enfantine (qui saute du coq à l’âne toutes les cinq minutes) sans être cul-cul. La rage est là, depuis le début, la jalousie fait mal et peut ronger. D’abord de l’intérieur puis s’exprimer au grand jour et détruire tout sur son passage.
Terrifiant.
Des cailloux dans le ventre de Jon Bauer
Editions Stock, 2012
9782234071735
354p., 22€
Un article de Clarice Darling.
Un roman qui a l’air bien noir. Mais je suis tentée…
29 mai 2012 à 21:50
Un très bon premier roman.
A toi de voir :)
Cannibalement
Clarice
30 mai 2012 à 07:41
Attirée pas ce genre de roman psy, j’ai vraiment eu mal en le lisant. Ce livre dérangeant voire terrifiant ne laisse pas le lecteur sans réaction.
Etant bibliothécaire bénévole, je ne vois pas à qui proposer cette lecture…..
7 juin 2012 à 15:33
Etant libraire, c’est un peu pareil. Je ne vois pas à qui proposer ce livre… Dommage. C’est vraiment bien, même s’il faut s’accrocher aux branches parfois!
Cannibalement
Clarisse
8 juin 2012 à 07:53
Après Lisières et Rien ne s’oppose à la nuit j’attaque Des cailloux dans le ventre : les 70 première pages m’ont intriguées … Verdict dans 10 j
16 novembre 2012 à 13:33
Merci LaRoude de me faire confiance!
Dis-moi ce que tu auras pensé de ces ouvrages qui m’ont… remuée :)
Cannibalement
Clarice.
17 novembre 2012 à 00:15
Un livre bouleversant. Nous sommes famille d’accueil et je dois dire que les sentiments de tous sont très bien décrits. J’y ai retrouvé beaucoup de notre vie et des problématiques avec nos propres enfants. Et une noirceur terrifiante, violence, jalousie, folie, un livre que je recommande mais attention au choc!
28 janvier 2013 à 11:09
Merci pour votre témoignage Carole. Je me demandais bien ce que pouvait ressentir une famille d’accueil face à ce roman choc. Rassurez-moi, j’espère que vous ne vivez pas la même histoire et que l’enfant (ou les enfants) recueilli(s) sont nettement plus gentils que le protagoniste!
Cannibalement
Clarice
28 janvier 2013 à 15:42