Archives de 24 mai 2012

Le Banquet des affamés de Didier Daeninckx

La Commune de Paris, la Semaine Sanglante, le bagne, Louise Michel, la guerre de Crimée, les casinos et cabarets… vous saurez tout sur le Paris des années 1850-1890!

Didier Daeninckx choisit de faire revivre Maxime Lisbonne (dont il avait déjà utilisé le nom pour un précédent ouvrage, 12, rue Meckert), homme haut en couleurs. Maxime Lisbonne est un chat, ayant vécu plusieurs vies en une seule. Né en 1839, il s’engage en tant que matelot, prend part à la guerre de Crimée, ainsi qu’à la campagne d’Italie et de Syrie. Emprisonné en Algérie, il est libéré pour bravoure lors de l’incendie de la prison. De retour en France, il reprend un cabaret qui fait faillite quelques années après. Lors du Siège de Paris, il se range aux côtés des Fédérés. S’il défendit avec courage les positions qui lui étaient dévolues, il n’en risqua pas moins sa vie et celles de ses compagnons et dut rebrousser chemin, avant d’être blessé grièvement et capturé. Condamné à mort plusieurs fois, sa peine fut commuée en exil à perpétuité au bagne de Nouméa. 8 ans plus tard, les Communards sont graciés et Maxime Lisbonne peut enfin rentrer. Dès son retour, il ouvre cabaret sur cabaret, de la Taverne du Bagne aux Frites Révolutionnaires, tout en étant un virulent opposant au régime politique, publiant à son compte un journal d’inspiration révolutionnaire, l’Ami du Peuple. Réputé dans le monde du spectacle, mais méprisé par ses pairs, Maxime Lisbonne n’a cure de l’avis des autres et mène sa vie tambour battant. 

Vu le personnage, il n’est pas étonnant que Didier Daeninckx ait apprécié Maxime Lisbonne. Guidé par les écrits de Marcel Cerf, extrêmement documenté, Daeninckx nous fait un récit à cent à l’heure, à l’instar du héros, dopé aux vitamines et à la volonté de fer. Cependant, j’ai eu l’impression que ça allait beaucoup trop vite. On n’a pas le temps de savourer Maxime Lisbonne, brossé superficiellement en 233 pages. Les évènements, les guerres, les batailles se succèdent à une vitesse folle et je me suis perdue dans les méandres de sa vie pleine de rebondissements. Bref, j’ai été déçue. J’attendais beaucoup mieux de l’auteur de Missak, ouvrage qui m’avait beaucoup touché. On verra au prochain ouvrage.

Le Banquet des affamés de Didier Daeninckx
Editions Gallimard, 2012
9782070137879
256 p., 18€

Un article de Clarice Darling.

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