Angela Sloan, de James Whorton Jr.
Signé Bookfalo Kill
Tiens, il faut que je vous parle de ce roman avant d’en avoir totalement occulté l’existence – parce que, pour tout dire, il n’a rien d’inoubliable.
Dommage, car sur le papier, le livre de James Whorton Jr. était prometteur. Son héroïne, l’Angela Sloan du titre, est la fille adoptive de Ray, un agent de la C.I.A. qui l’a sauvée et recueillie après le massacre de ses parents pendant les révoltes Simbas au Congo en 1964. Huit ans plus tard, Angela a 14 ans et Ray noie sa retraite dans l’alcool, jusqu’au jour où un homme le contacte et lui demande de reprendre du service. Ray accepte – mauvaise idée, car l’affaire tourne mal : c’est le scandale du Watergate.
Ray est obligé de prendre le large et laisse Angela, dûment formée par ses soins, tenter de s’en sortir seule en attendant qu’il la retrouve…
Il y avait donc de tout pour faire un bon polar : un contexte historique intéressant (le Watergate et les Etats-Unis des années 70), une bonne intrigue d’espionnage, des personnages bien taillés, la promesse d’un périple initiatique et d’un road trip, genre américain par excellence…
Malheureusement, si tous ces éléments constituent l’ossature d’Angela Sloan, ils n’y sont que saupoudrés. Rien n’est suffisamment fouillé pour donner une impression de profondeur au roman. Le Watergate est à peine évoqué, Ray Sloan disparaît rapidement et, privée de son appui, Angela tourne vite en rond. Ses rencontres avec des personnages plus ou moins loufoques n’apportent pas grand-chose à l’affaire, et l’intrigue se dévide lentement, sans passion ni palpitation, jusqu’à une fin douce-amère un peu prévisible.
Pas la peine d’encombrer votre valise estivale avec cette première traduction de James Whorton Jr., hélas trop faible pour susciter une quelconque empathie et emporter l’adhésion.
Angela Sloan, de James Whorton Jr.
Traduit de l’américain par Claire Breton
Éditions du Masque, 2013
ISBN 978-2-7024-3799-5
279 p., 19,50€